Des centaines de petites entreprises dans l’incapacité de rembourser leurs prêts dans les délais fixés ont été destinataires, depuis quelques semaines, de mises en demeure émanant des huissiers de justice pour la saisie, pure et simple, de leur matériel.
Au moment où les mouvements de contestation populaire s’installent dans le temps, la machine juridico-financière est mise en branle à Sidi Bel Abbès pour procéder à des mesures de saisie à l’encontre des porteurs de projets dans le cadre des dispositifs ANSEJ et CNAC.
En effet, des centaines de petites entreprises dans l’incapacité de rembourser leurs prêts dans les délais fixés ont été destinataires, depuis quelques semaines, de mises en demeure émanant des huissiers de justice pour la saisie, pure et simple, de leur matériel.
Selon les témoignages de plusieurs promoteurs, cette incapacité à rembourser les crédits bancaires découle essentiellement du fait que l’accès aux marchés publics leur est quasi-impossible et demeure l’apanage de certains privilégiés aux méthodes «détournées». «Des dizaines de jeunes promoteurs sont injustement exclus des marchés publics et se retrouvent, malgré eux, à payer diverses charges et à être pressés par les banques dans une sorte d’engrenage sans fin», témoigne un promoteur sous la menace d’une saisie éminente.
Il fait partie de ces nombreux jeunes leurrés par la promesse du gouvernement d’appliquer la décision consacrant 20% des projets pour les micro-entreprises et de réserver pour les mêmes entités les projets de la sous-traitance.
Beaucoup comme lui ne comprennent pas l’empressement des banques à recouvrer les crédits et le non recours, pour certains, au fonds de garantie des risques auquel ont souscrit l’ensemble des banques publiques. Car il y a lieu de préciser qu’il existe une convention-cadre entre les trois partenaires (agences, banques, promoteurs) qui définit les modalités de remboursement selon des pourcentages qui varient entre 70 et 85%, respectivement pour la CNAC et l’ANSEJ.
Outre cet aspect, beaucoup de promoteurs s’interrogent sur cette célérité dans le lancement des procédures de saisie à l’encontre des micro-entreprises alors que ces mêmes banques ne bougent pas le petit doigt pour récupérer les centaines milliards accaparés par de «pseudos» investisseurs qui sont devenus milliardaires du jour au lendemain.
Plus grave encore, ils affirment que les opérations de saisies sont aussitôt suivies de ventes aux enchères lesquelles ne profitent qu’à une poignée d’individus «bien introduits dans le circuit».
«Le matériel mis en adjudication est vendu au rabais. Cela ne fait qu’accentuer la détresse des promoteurs qui se voient déposséder de leur seul outil de travail», indique le propriétaire d’un fourgon de transport de marchandises, qualifiant cette situation de véritable hogra (injustice, ndlr).
Pour ces jeunes promoteurs, seules des solutions à l’amiable afin d’obtenir un rééchelonnement de la dette et l’abandon des poursuites pourraient atténuer les pressions intenables auxquelles ils sont soumis, depuis peu, dans un contexte bien particulier.
Pour ce faire, ils lancent un appel aux pouvoirs publics, aux banquiers et aux auxiliaires de justice pour faire preuve de compréhension face aux difficultés éprouvées par des centaines de jeunes promoteurs.