Le ministre et les œufs à la coque



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La couleuvre est Mme Hanoune : comment éviter de parler de Bouteflika tout en s’offusquant de sa politique ? Eh bien, en s’attaquant à Abdeselem Bouchouareb. Ministre de l’Industrie d’un pays sans industrie, Absselam Bouchouareb réussit ainsi la performance d’être au centre des grandes controverses autant que peut l’être les patrons de General Motors, Dassault et Krups réunis.

La prouesse prouve deux choses : on peut se passer d’une industrie mais pas d’un ministre de l’Industrie ; il faut toujours, à un gouvernement bien conçu, un Ministre au dos assez large et à la langue assez fourchue. Bouchouareb sait autant encaisser que répliquer par des formules assassines. Il polémique sur tout et sur rien, surtout sur rien, s’agissant d’un pays si brillamment désindustrialisé et si spectaculairement classé en queue de peloton en matière de performances économiques.

Le brave ministre s’acquitte à merveille de la noble tâche de rappeler au monde notre filiation à l’île de Lilliput. Pour ceux qui auraient oublié l’œuvre de Jonathan Swift, précisons que les Lilliputiens ne mesurent qu’environ six pouces de haut mais ont une telle idée d’eux-mêmes qu’ils passent leur temps à se faire la guerre. Ils sont, du reste, divisés en deux peuples, les Gros-boutiens et les Petits-boutiens, dénommés ainsi en raison du motif de la guerre qui les oppose : un roi a voulu imposer le côté par lequel devaient être cassés les œufs à la coque.

Alors, tantôt Gros-boutien, tantôt Petit-boutien, notre ministre s’en va en guerre à chaque fois qu’il peut, contre le premier adversaire venu, Issad Rebrab ou le planton du coin, donnant à Mme Hanoune motif à s’indigner et à le désigner à la vindicte populaire : Abdeselem Bouchouareb, voilà l’ennemi, le fourbe serviteur de l’oligarchie, l’adroit acolyte des Français, le Raspoutine qui a fomenté le putsch contre le juste et respectable chef de l’État…

Tout cela n’est pas bien sérieux. Bouchouareb, comme Khelil et Temmar avant lui, est sans doute l’exécutant de basses-œuvres, mais seulement en soldat Shvek, pas en décideur ! Bouchouareb n’est que l’ouvrier vacataire d’une stratégie définie par le président lui-même, pour ses propres intérêts de pouvoir ! Bouchouareb n’était pas au gouvernement quand les ventes françaises en Algérie augmentèrent de 700 % en l’espace de 6 ans, ni quand Sarkozy faillit obtenir la fusion GDF-Sonatrach ! Il n’était pas ministre quand le Président noua ses premiers contacts avec ce que Mme Hanoun appelle l’oligarchie, c’est-à-dire ces milliardaires de l’économie informelle que Bouteflika préfère aux patrons investisseurs, qui leur aménage des portes cochères pour grignoter leur part de l’excédent financier : entre le premier et le troisième mandat de Bouteflika, dans un marché économiquement dérégulé, où l’on ne produit presque rien car presque tout est importé, même de la tomate concentrée en provenance… d’Arabie saoudite – les importations ont quintuplé, passant de moins de 10 milliards de dollars en 1999 à plus de 40 milliards de dollars à fin 2009 ! D’où l’impasse financière dans laquelle est coincé le pays aujourd’hui.

C’est une stratégie d’inféodation de longue date qu’il faut dénoncer, étudier pas seulement les seconds couteaux.

Il n’est plus temps de s’interroger si la Présidence est derrière telle ou telle atteinte à la souveraineté nationale : elle l’est, forcément !

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