Redistribution des cartes dans le secteur automobile



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Avec l’entrée en vigueur du cahier des charges sur l’activité de concessionnaires automobiles en mars 2015, couplé à la mise en place des licences d’importations et d’exportations, nous assistons à une redistribution des cartes dans le secteur. Une lutte sourde, mais acharnée, pour s’accaparer et/ou s’assurer une partie de la manne que représentent les milliards de dollars d’importation de véhicules. Décryptage.

Tahkout, le grand bénéficiaire

Le juteux marché de l’automobile aiguise les appétits. Profitant de l’incertitude qui règne dans le secteur, de nouveaux acteurs émergent, bousculant « l’ordre établi » et mettant en difficulté les concessionnaires traditionnels. Déjà fortement éprouvés par la chute des importations de véhicules, de nombreux concessionnaires risquent de mettre la clé sous la porte.

D’autres, à l’image du groupe CIMA Motors sortent renforcés de la réorganisation du secteur. L’entreprise dirigée par l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout collectionne les marques : Opel, Chevrolet, voire Hyundai.

Le groupe, habitué à importer des véhicules via des intermédiaires, est presque un miraculé. Mis en grande difficulté par la disposition du cahier des charges obligeant les concessionnaires à s’approvisionner directement chez le constructeur, il a réussi à rebondir en signant des contrats avec des constructeurs. D’autres concessionnaires multimarques n’ont pas eu la même chance. Leur disparition est inévitable. Mais les concessionnaires traditionnels voient d’un mauvais œil la décision des constructeurs de multiplier les distributeurs. Ils en veulent particulièrement aux groupes comme CIMA Motors. L’un d’entre eux qualifie cette pratique de « malhonnête » et dénonce « le manque d’éthique » de ces nouveaux acteurs qui viennent détruire ce que ces acteurs traditionnels ont construit au prix de plusieurs années de travail et des investissements massifs.

Par ailleurs, d’autres concessionnaires subissent des pressions, pour les forcer à céder leurs entreprises ou à partager leur « part du gâteau », avec d’autres.

La production : une garantie pour la survie

Dans ces conditions, chacun lutte pour sa survie, les activités de montage et de production industriels de véhicules deviennent une assurance de taille. En effet, en plus de réglementer l’importation et la distribution, les textes de lois algériens obligent le concessionnaire à investir dans la production. Ainsi, tout l’enjeu du secteur réside désormais dans cette activité : si la production est confiée à d’autres acteurs que les distributeurs traditionnels, ces derniers sont voués à disparaître.

Ceci explique sans doute l’empressement des différents concessionnaires à annoncer des projets de production industrielle en cascade : Après Renault et Peugeot, plusieurs entreprises algériennes ont annoncé la réalisation d’autres usines de production en partenariat avec des marques comme Fiat, Iveco, Hyundai, Volkswagen ou Nissan.

Là aussi, les tensions sont palpables. Le groupe Hasnaoui, représentant de Nissan, accuse le groupe Cevital de chercher à récupérer la marque japonaise, ce qu’Omar Rebrab, dirigeant du pôle automobile de Cevital, dément fermement. De son côté, le groupe Mazouz serait également en négociation avec Nissan pour la réalisation d’une usine de montage…

Le rôle des autorités : un flou savamment entretenu ?

Dans ce contexte d’incertitude, le gouvernement algérien a contribué à cette situation. En effet, au blocage des importations, ayant entrainé un effondrement des résultats des concessionnaires, ces derniers voient une épée de Damoclès planer au-dessus de leur tête : le renouvellement de leur agrément par le ministère de l’Industrie et des Mines. Certains acteurs se plaignent des délais alors qu’ils ont déposé le dossier d’agrément depuis plus d’une année. Le gouvernement a attendu l’ouverture des licences d’importation le 14 janvier dernier pour commencer à délivrer les agréments. Ce retard et le blocage des importations ont semé le doute auprès des marques étrangères qui ont peur que leur partenaire traditionnel n’obtienne pas le précieux sésame, ou qu’il ne puisse avoir de quotas d’importation suffisants pour défendre les parts de marchés de la marque.

Les partenaires étrangers s’impatientent et s’interrogent sur ces blocages, selon un concessionnaire directement concerné. Ceci a poussé les constructeurs à trouver de nouveaux distributeurs, afin de diversifier les risques et pourquoi pas miser sur le bon cheval… D’où l’émergence de nouveaux acteurs.

Un concessionnaire interrogé par TSA estime de son côté que cette pratique est liée à une volonté de contourner le plafond des quotas et de maintenir les volumes des ventes à tout prix. Le même estime que « ce n’est pas correct » de la part de ces constructeurs.

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