Risque d’explosion du chômage des jeunes



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Même si le taux de chômage a enregistré une baisse chez les diplômés de l’enseignement supérieur en 2015, passant de 16,1% en 2014 à 14,1% en 2015, les jeunes sont de plus en plus confrontés au risque du chômage. Les difficultés économiques que travers le pays risquent d’accentuer ce fléau. Le taux de chômage de 29,9% enregistré en 2015 pourrait passer à 30% chez les 16-24 ans en 2017, selon les prévisions du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Au-delà, il pourrait même dépasser les 31,1% réalisés en 2005. «Le risque d’exposition des jeunes au chômage est réel. La problématique d’accès des jeunes à l’emploi, surtout à l’emploi économique se posera avec acuité», nous dira ce sujet Amokrane Faouzi, chef de la division des études sociales au Conseil national économique et social (CNES). «Pour cela, il faut faire en sorte qu’elle (ndlr, la problématique) ne devienne une menace», ajoutera t-il pour souligner l’urgence de prendre en charge cette question. Conjuguée à la conjoncture économique actuelle, la croissance démographique amplifie en effet cette pression sur le marché de l’emploi et expose les jeunes à des difficultés d’accès à un travail décent, accentuant ainsi le danger de la précarité de l’emploi dans une économie non productive. Le CNES ne manque pas de relever ce point dans son résumé du rapport national sur le développement humain «2013-2015». «Les jeunes se trouvent les plus exposés au chômage ; dans le même temps, lorsqu’ils y échappent, ils se trouvent également les plus enclins à occuper des emplois précaires», indique le document du CNES. Comment faire face à une telle situation ? Repenser les aides «Repenser les aides de l’Etat pour permettre aux jeunes à s’insérer dans le marché du travail», nous répondra Amokrane Faouzi, pour qui l’essentiel est de pouvoir juguler ces risques avant qu’ils ne deviennent une véritable menace. Certes, la problématique se pose au niveau mondial, mais les défis à relever sont différents d’un pays à un autre. Dans le cas de l’Algérie, il s’agit surtout d’en finir avec les systèmes d’appui à la création d’emplois qui ont montré leurs limites. «dans le paquet des mesures mises en œuvre ces dernières années, ce sont les dispositifs sociaux et d’attente qui ont pris une grande part, alors que ceux proprement orientés vers les jeunes sont en relative baisse. De même que les dispositifs dédiés à la création de richesses. C’est ce qui interpelle justement», nous expliquera M. Amokrane. Un point que rappelle le document du CNES dans lequel les rédacteurs évoquent la dominance sociale dans les aides dégagées. Un avis que partage l’économise Youcef Benabdallah. Pour ce dernier, l’emploi s’est certes développé, mais sans contribuer à créer des richesses. «En créant de l’emploi, on détruit la productivité et nos capacités de créer des richesses», dira-t-il encore notant que c’est le résultat d’une politique excluant la croissance économique. Effet d’accalmie sociale En d’autres termes, comme le répètent les différentes études sur l’emploi en Algérie, les dispositifs mis en œuvre ont eu davantage un effet d’accalmie sociale que de catalyseur sur le marché du travail. D’où, d’ailleurs, le renforcement de ces systèmes en 2011 après les événements du mois de janvier de cette année-là. Les résultats sont là aujourd’hui, un attrait pour l’immigration (pour les diplômés universitaires) et un refuge dans le secteur informel (pour les niveaux d’instruction faibles). «Les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur s’ils ne sont pas employables en Algérie, le sont ailleurs», notera pour sa part Mohamed Saïb Musette, qui donnera en exemple le nombre de 50 000 étudiants inscrits en PHD. «Dans quelques années, est-ce qu’ils seront absorbés par le marché du travail sachant que le privé ne recrute que des techniciens ?» s’interroge le chercheur du Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD). Avec 27% de la tranche 15-29 ans cherche à migrer, le temps est à l’organisation de cette mobilité pour M. Musette. «En organisant la mobilité, vous aurez moins de harraga, mais plus de retours», plaidra-t-il. Une manière de rappeler qu’en l’absence d’emplois productifs, l’Algérie s’expose de plus en plus au risque de gaspillage de ses ressources humaines. Solutionner le problème avant 2020 Et pourtant, le risque de se retrouver à faire face à l’explosion du chômage est bien là. «Les moyens existent. Il faudrait juste les canaliser pour qu’ils soient beaucoup plus efficaces», nous précisera M. Amokrane. A moyen terme, la pression est appelée à baisser sur le marché entre 2015 et 2020, résultat de la baisse de natalité entre 1990-2000. D’où la nécessité de profiter de cette brèche pour le chef de la division des études sociales au CNES. Cela permettra de solutionner la problématique de l’emploi en attendant l’arrivée de nouveaux demandeurs sur le marché du travail par la suite, de l’avis de notre interlocuteur. En effet, au-delà de 2020, la situation sera beaucoup plus grave avec un retour à la pression dans ce domaine, avec le risque d’accentuation du chômage et des disparités liées au genre et au niveau d’instruction. «Autant régler ces questions entre 2016 et 2020. C’est une des ouvertures qu’il faut absolument investir pour réduire la complexité de la chose entre 2020 et 2025», résumera-t-il Faudrait-il donc mettre le paquet. A commencer par l’évaluation et la révision des dispositifs actuels, proposent les experts.  


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