Hommage à Tayeb Seddiki

Tayeb Seddiki, certainement le plus grand metteur en scène de théâtre dans le monde arabe, est décédé en début de semaine à Casablanca à l’âge de 78 ans. Pendant soixante ans, il a œuvré à la modernisation des textes arabes les plus complexes et les plus universels, avec un génie de la mise en scène, une érudition très rare chez ses collègues et une passion dévorante de l’acte théâtral dans son amplitude et sa complexité.

Ainsi il a adapté « Rissalat al ghofrane » d’El Maarri, « Tahafout attahafout » d’Ibn Rochd, « Les Maqamat » de Hariri, « Les Maquamat » de Hamadani, « Les Foussous » « d’Ibn Arabi et tant d’autres textes prestigieux et progressistes de la grande culture musulmane.

Ses mises en scène étaient grandioses, savantes, techniques et très complexes. Il travaillait pour les élites dans le Théâtre national de Casablanca qu’il dirigea pendant un quart de siècle. Mais travailla aussi pour le public populaire et pour les enfants, surtout, dans son « Théâtre des rues ».

Homme remarquable, il faisait venir les plus grands metteurs en scène du monde entier, tel l’Allemand Strehler, le Français Vitez, l’Italien Ronconi, etc.

Il faisait le tour du monde avec ses prestigieuses pièces de théâtre et a permis à beaucoup d’étrangers de découvrir cette fabuleuse culture arabo-musulmane de l’âge d’or, avec un brio et un génie uniques dans l’histoire des XX et XXIe siècles arabes.

Salut Tayeb !

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