Emprunt obligataire

encore des milliards qui seront injectés dans les circuits de la corruption ?



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L’État algérien commence à se rendre à l’évidence : l’effondrement des cours du pétrole va vider les caisses du pays. Avec un déficit budgétaire prévisionnel d’au moins 25 milliards de dollars prévu en 2016, l’Algérie se voit donc dans l’obligation de trouver de nouvelles sources de financement. C’est le sens du lancement de l’emprunt obligataire interne annoncé par le premier ministre Abdelmalek Sellal.

Ce projet a été salué par plusieurs chefs d’entreprise algériens, se disant prêts à y contribuer. L’emprunt obligataire peut être une solution alternative à l’endettement extérieur qui comporte de sérieux risques. Cela dit, la perspective d’une levée de fonds en interne soulève tout de même des questions.

Des erreurs à ne pas répéter

C’est l’une des dernières cartes du gouvernement avant un retour contraint et forcé vers la dette externe et une austérité des plus strictes. Il appartient alors au gouvernement d’utiliser les fonds levés à bon escient. En effet, la question est de savoir ce que l’on compte faire de ces ressources futures.

Recourir à cet emprunt pour financer les importations ou les dépenses de consommation du pays semble exclu. Le but est, à l’évidence, de financer les projets d’infrastructures et poursuivre les efforts de développement, en préservant la dépense et l’investissement publics qui sont le principal moteur de la croissance en Algérie.

Mais cet emprunt obligataire risque-t-il de subir le même sort que les dépenses engagées dès le début des années 2000 ? À la faveur de recettes pétrolières sans précédent, l’Algérie avait dépensé sans compter, injectant par la même occasion des dizaines de milliards de dollars dans les circuits de corruption et de la mauvaise gestion. À travers le clientélisme, l’incompétence des managers et le recours excessif à l’attribution opaque de marchés de gré à gré – qui se poursuit toujours -, la gestion des deniers publics a connu de sérieuses dérives.

De nombreux projets ont été pénalisés, entre les retards et les malfaçons. L’exemple de l’autoroute Est-Ouest ou les divers contrats d’équipements (comme le tramway de Sétif, entre autres) sont instructifs et symptomatiques : des défauts de réalisation dans les grands projets et des surcoûts significatifs. Pire, ces projets n’ont pas bénéficié aux entreprises nationales qui n’ont acquis aucun savoir-faire. D’ailleurs, les futurs projets continueront à être confiés à des entreprises étrangères, ce qui ne manquera pas d’affecter les réserves en devises.

Dans ce contexte, pour réussir l’emprunt obligataire, le gouvernement devra apporter des garanties notamment concernant une gestion sérieuse des ressources, à travers des mécanismes de contrôle rigoureux et des études préalables approfondies. En somme, c’est tout le système de fonctionnement de l’économie, en particulier d’attribution des marchés, qui doit être corrigé.

Ceci doit également s’inscrire dans le cadre d’une véritable stratégie du gouvernement, avec des perspectives claires de sortie de la dépendance à l’égard du pétrole. Le gouvernement doit fournir des garanties sur les capacités de l’État à rembourser à l’échéance, sans forte dévaluation du dinar. Aujourd’hui, ces garanties sont loin d’être réunies.

Des questions sur les modalités de l’emprunt

Effectivement, le principal risque (pour les souscripteurs) d’un emprunt obligataire étatique réside dans la possible dépréciation (ou dévaluation) de la monnaie nationale. Si l’État emprunte à un cours donné, rien ne l’empêche de laisser le dinar se déprécier davantage et rembourser à un cours plus faible. Vu la trajectoire de la valeur de la monnaie algérienne, ce scénario relève du probable.

Un « subterfuge » que l’Algérie ne pourrait se permettre en recourant à la dette extérieur. En effet, lorsque l’État emprunte en devise, il rembourse en devise, quelle que soit la variation de sa monnaie. Avec l’endettement externe, l’Algérie se serait même privée du mécanisme de dépréciation du dinar pour minimiser l’impact du recul de ses recettes budgétaires. Une technique déjà largement utilisée : le dinar a perdu plus de 30% de sa valeur en un an pour compenser le déficit budgétaire.

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