Sahara occidental

le Polisario doit-il reprendre les armes ?



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Rachid Grim est politologue. Dans cet entretien, il revient sur le conflit au Sahara occidental, la visite de Ban Ki-moon, les déclarations de soutien au Maroc faites par la France et les monarchies du Golfe…

La France, l’Arabie saoudite et les pays du Golfe ont réaffirmé leur soutien au Maroc dans le dossier du Sahara occidental. L’Algérie demande la tenue du référendum. Le rapport de force est de quel côté ?

L’Arabie saoudite, les autres monarchies du Golfe et surtout France ont toujours soutenu le Maroc. Cette fois-ci, les Saoudiens ont fait un pas en avant avec l’annonce liée à leur volonté d’investir au Sahara occidental. En fait, les camps se précisent de manière plus nette. Tous ces pays s’expriment un peu plus clairement après la visite du secrétaire général de l’ONU qui a pris une position un peu moins nuancée et un peu plus dure par rapport au Maroc. Il ne faut pas oublier que Ban Ki-moon a parlé de colonisation et c’est ce qui a fait réagir les Marocains.

Pourquoi l’emploi du terme « colonisation » suscite autant de colère alors que la question du Sahara occidental est déjà inscrite comme étant une question de décolonisation aux Nations unies ?

Pour le Maroc, le Sahara occidental est acquis. À chaque fois qu’il y a une résolution de l’Union européenne ou des Nations unies, le Royaume de Mohamed VI réagit de manière violente. Évidemment, cette fois-ci, sa réaction était plus violente qu’auparavant puisqu’il s’agissait de la visite du secrétaire général des Nations unies. Le Maroc ne voulait pas de cette tournée et n’a pas reçu Ban Ki-moon. Les Marocains savaient que le secrétaire général de l’ONU allait prendre une position un peu plus anti-marocaine.

Comment expliquez-vous l’annonce de l’Arabie saoudite concernant sa volonté d’investir au Sahara occidental ?

Je pense qu’il s’agit d’un effet d’annonce. Il s’agit surtout de dire que nous soutenons le Maroc dans ce conflit. Aujourd’hui, les Saoudiens le claironnent. Cela intervient après les déclarations très fortes du secrétaire général de l’ONU qui a fait bouger les choses en reparlant de « colonisation » et d’un peuple qui souffre depuis une quarantaine d’années. Le secrétaire général a également décidé de prendre en charge lui-même le dossier.

La solution politique est-t-elle encore possible ?

Il faudrait bien qu’il y ait une solution politique mais cela va prendre du temps. Si l’Algérie et le Maroc campent sur leurs positions, ça n’ira pas loin.

Le Polisario doit-il reprendre les armes pour imposer le référendum ?

Le Polisario menace de reprendre les armes tout en sachant très bien qu’il n’aura rien à gagner en revenant vers la guerre. Il sait très bien que si la guerre reprend, elle provoquera une situation de déstabilisation totale pour le Maroc, le Sahara occidental et l’Algérie. La solution ne peut être que politique et elle va se concrétiser à long terme. Personnellement, je pense que s’il y aura une solution, elle verra le jour dans le cadre du grand Maghreb. C’est la troisième voie.

L’Algérie pourrait-elle continuer à aider les réfugiés sahraouis vu la crise économique ?

L’Algérie n’a pas vraiment le choix. Si elle lâche le Polisario, celui-ci pourrait prendre les armes et la guerre risque de reprendre. Cette situation n’arrangera pas l’Algérie.

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