Me Khaled Bourayou 

« Chakib Khelil doit se retourner contre la justice algérienne pour l’avoir souillé… »



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Constitué dans les affaires Sonatrach 1, Sonatrach 2, Me Khaled Bourayou revient dans cet entretien sur le retour de Chakib Khelil en Algérie.

Que signifie le retour de Chakib Khelil en Algérie ?

Je ne commente pas l’événement et encore moins la situation du concerné. Par contre, je note que le système judiciaire agit sous l’effet des décideurs et qu’il est perverti par le politique. Souvenez-vous que Chakib Khelil a fait l’objet d’une poursuite par un juge d’instruction. Il a fait l’objet d’une conférence de presse d’un procureur général en août 2013 et d’un mandat d’arrêt international. Tous ces événements et procédures sont intervenus à la veille d’une élection présidentielle. Par la suite, le juge d’instruction a été muté, le procureur général remplacé et l’homme concerné recouvre son innocence sans que la justice ne se prononce sur son cas. C’est la victoire d’un clan sur un autre. Et le clan perdant est en train de payer : le DRS.

Comment expliquez-vous le fait qu’il puisse rentrer normalement après le lancement d’un mandat d’arrêt international ?

Chakib Khelil ne m’intéresse pas. Ce n’est pas la pièce de guignols qui fait le théâtre mais c’est la moralité qui en découle. Dans cette logique des choses, Chakib Khelil doit se retourner contre la justice algérienne pour l’avoir souillé puisqu’il revient libre et innocenté. Quand on annonce qu’il y a un mandat d’arrêt international et que ce mandat est retiré quelques heures après, l’affaire n’est plus judiciaire mais politique. Quand on lance une croisade contre cette personne, quand on l’accuse de tous les mots de corruption et qu’il retourne au pays libre, il y a à mon avis une pièce de représentation théâtrale ou peut-être l’homme n’est qu’une pièce d’un échiquier qui obéit aux opportunités du moment.

Qu’espérez-vous avec le retour de Chakib Khelil par rapport à l’affaire Sonatrach 2 ?

Il ne s’agit pas du destin de Sonatrach mais celui de la justice algérienne. Sonatrach II est un dossier comme les autres. Ceci dit, il doit être rangé et classé puisque le principal concerné est innocenté par le pouvoir. L’affaire de Chakib Khelil est classée. Donc tous ceux qui ont un rapport avec cette affaire sont innocents. Il n’y avait pas matière à les poursuivre. Au moment où Chakib Khelil rentre au pays, un homme est jeté en prison pour avoir fait une déclaration à la presse. Un général qui a combattu le terrorisme en Algérie. Un brillant cadre militaire qui est détenu en prison depuis cinq mois sans qu’il ait droit à une liberté provisoire, sans qu’il ait la chance de bénéficier d’une procédure à travers laquelle il pourrait justifier ses propos. N’y a-t-il pas là, deux poids, deux mesures.

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