L’Algérianité de Chakib Khelil et celle de notre école Par Abdou Semmar



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Chakib Khelil est de retour dans nos murs. L’indignation est générale. La colère est nationale. L'”Américain”, comme on l’appelle avec beaucoup de mépris, qui a pillé le pays, est revenu en passant par le salon d’honneur de l’aéroport d’Oran. La photo du wali accueillant l’ancien ministre de l’Energie cité  dans le scandale de Sonatrach, a suscité un énorme buzz sur les réseaux sociaux. 

Insultes, critiques acerbes, commentaires enragés, rares sont les évènements qui ont suscité autant l’exaspération des Algériens. Chakib Khelil est devenu l’homme le plus haï du pays. Il cristallise, à lui-seul, toutes les frustrations nées de la nature profondément injuste du régime algérien. Certaines thèses soutiennent que l'”Américain” est rentré au pays pour succéder à Abdelaziz Bouteflika. D’autres analyses affirment qu’il reprendra son poste de ministre ou s’imposera comme le conseiller le plus influent au Palais d’El-Mouradia, aux côtés de Saïd Bouteflika.

Les théories se succèdent, mais les faits demeurent les mêmes : qui a volé ou détourné l’argent de Sonatrach ? Qui a touché réellement des pots-de-vin dans les contrats pétroliers conclus par Sonatrach avec les autres compagnies internationales ? A l’investigation, l’enquête minutieuse et impartiale, le travail de recherches, les Algériens préfèrent l’invective. Et pourtant la diabolisation d’un homme n’a jamais résolu le moindre scandale de corruption. Un travail de justice digne de ce nom, performant et fiable constitue, lui, la seule alternative. Mais au pays de la polémique déchaînée, personne n’a osé interpeller les juges. En revanche, tout le monde se bouscule pour prouver que Chakib Khelil est “américain” et qu’il serait tout simplement en mission commandée en Algérie. Comme par hasard, au même moment, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit reconnaît publiquement que le contenu de nos programmes scolaires est algérien… à 2 % ! Oui, uniquement 2 %. Et cette révélation n’a choqué personne. Elle n’a ému ni parti politique, ni organisation de masse, ni associations. Après plus de 54 ans d’indépendance, notre pays enseigne son patrimoine culturel, identitaire et historique à hauteur de 2 % dans les programmes de notre enseignement scolaire. Honteux, scandaleux. Oui, mais peu de personnes ont relevé ou commenté ce scandale.

Une école nationale déracinée qui ne reflète pas la personnalité du peuple. Une école étrangère à nos valeurs. Ce dysfonctionnement, cette anomalie, n’est-elle pas un danger pour la survie de l’Algérie ? Le déphasage de notre école avec la réalité sociale de nos compatriotes ne compromet-il pas les chances de développement de notre pays ? Ce débat n’est même pas mené alors que le pays patine dans le sous-développement le plus hideux. Malheureusement, force est de constater que l’éducation nationale ne fait pas la Une des médias. Elle ne constitue pas une préoccupation majeure pour nos concitoyens. Une société mieux éduquée est nettement plus apte à lutter contre la corruption, la hogra et les diverses injustices. Une lapalissade.

Il est clair qu’il faut demander des comptes à Chakib Khelil, au général Toufik et aux juges algériens. Sauf qu’une société dépourvue d’une école moderne et réellement représentative de l’âme d’un peuple ne réussira jamais à empêcher des dirigeants dévoyés de lui subtiliser ses richesses.

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