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Halilhodžić puis Gourcuff, ou l’impossible cohabitation avec Raouraoua



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Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, est un adepte de la stabilité. C’est lui-même qu’il le répète à chaque fois qu’il a l’occasion de le rappeler. Il n’a pas manqué d’ailleurs de le prouver en renouvelant sa confiance à Vahid Halilhodžić, alors que pratiquement tout le monde réclamait son départ de la sélection nationale après l’humiliation de la CAN-2013, lorsque les Verts, donnés favoris en puissance, avaient quitté prématurément la compétition dès le premier tour.

La décision de Raouraoua à l’époque s’était avérée sage, puisqu’une année plus tard, le même Halilhodžić avait réussi l’exploit de qualifier l’Algérie, pour la première fois de son histoire, aux huitièmes de finale de la Coupe du monde de 2014 au Brésil. Mieux, ses poulains ont failli créer la surprise après avoir obligé la sélection allemande, future championne du monde, à aller à la prolongation pour valider son billet pour le tour suivant.

Évidemment, avec un tel parcours, tout plaidait pour la prolongation du contrat de l’entraîneur bosnien, sauf que ce dernier a préféré aller voir ailleurs. Même l’intervention de hautes autorités politiques du pays ne lui a pas fait changer d’avis.

Deux années plus tard, c’est Christian Gourcuff qui lui emboîte le pas. Le technicien français, dont c’est la première expérience à la tête d’une sélection, ne veut même pas aller au bout de son contrat qui expire en 2018.

Pourtant, jusque-là, il est bien parti pour réussir l’objectif qui lui a été assigné, à savoir la qualification à la prochaine CAN, ainsi et surtout au Mondial-2018, dont la phase finale des éliminatoires débute en octobre prochain. En plus, il a sous la main une équipe très prometteuse composée de joueurs talentueux.

Pour les observateurs, si les entraîneurs tournent le dos aux Verts, malgré les gros moyens mis à leur disposition par la FAF, des moyens qui n’ont rien à envier à ceux des sélections européennes de renom, c’est qu’il y a anguille sous roche.

La question devient ainsi pertinente à propos des raisons qui poussent aujourd’hui ces entraîneurs à rendre le tablier. L’explication est toute simple, pour ceux qui sont très au fait des affaires de la sélection nationale : la difficile cohabitation avec le président de la FAF en est souvent la cause.

Il est vrai que le premier responsable du football algérien est réputé pour être un homme de « poigne » qui veut imposer sa « mainmise » sur tout. Une ingérence qui n’est pas du goût de certains entraîneurs. Halilhodžić l’a déjà dénoncé, et maintenant c’est au tour de Gourcuff de le faire à sa manière. Certes, le technicien français n’a pas admis l’hostilité du public du stade du 5-juillet en octobre dernier, mais depuis, tout est rentré dans l’ordre. Les deux éclatantes victoires de suite contre la Tanzanie (7-0) et l’Ethiopie (7-1) à Blida l’ont vite réhabilité, mais c’est plutôt ses rapports avec Raouraoua, ayant pris un coup de froid, qui précipitent aujourd’hui son départ. Si son départ se confirme, car jusqu’à présent il n’a pas encore déposé officiellement sa démission.

N’empêche, le fait de songer sérieusement à partir pose véritablement problème.


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