La stratégie de communication de Chakib Khelil décortiquée en quatre points

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Nouvelle sortie médiatique de Chakib Khelil. Hier soir, l’ancien ministre de l’Énergie était sur la chaîne Dzair News, propriété d’Ali Haddad. Comme sur Ennahar TV le 1er avril, l’entretien d’hier était clairement orienté. Il semble faire partie du dispositif de réhabilitation de l’ancien ministre de l’Énergie à travers une stratégie de communication qui ressemble à s’y méprendre à celle d’homme à la conquête du pouvoir. Une stratégie qui s’articule autour de quatre points.

Un homme pieux attaché à sa famille

Ce n’est pas un hasard : Chakib Khelil a fait sa première apparition publique depuis son retour d’exil dans une zaouia. L’homme connaît l’attachement des Algériens à la religion. Il doit effacer l’image du « coopérant » trop américanisé qu’il avait laissée lors de son passage à la tête du ministère de l’Énergie.

Mais la religion ne suffit pas à elle seule. Hier, dans son entretien, il a une nouvelle fois beaucoup parlé de sa famille qu’il s’efforce de décrire comme « modeste », victime de la presse et de ceux qui se sont acharnés sur lui. Il parle à plusieurs reprises de sa mère décédée alors qu’il était en exil aux États-Unis. Il évoque aussi le cas de son fils qui a du mal à trouver un travail à New-York, puis à Los Angeles, à cause des « écrits de la presse » ou son frère « un travailleur modeste » qui a beaucoup souffert des écrits le décrivant comme « un homme qui occupe un poste important ».

Un homme innocent qui n’a pas fui l’Algérie

Deuxième axe de sa communication : l’innocence. Il répète n’avoir jamais fui l’Algérie. « J’ai quitté l’aéroport d’Oran normalement. Je n’ai pas fui l’Algérie », affirme-t-il. Ce n’est qu’après avoir appris l’existence du mandat d’arrêt qu’il a demandé « une résidence aux États-Unis ». Par la même occasion, il dément « posséder la nationalité américaine ». Il affirme avoir reçu une seule convocation du juge algérien mais il n’a pas pu se présenter à « cause d’un problème médical ». Depuis, aucun juge ne l’a convoqué, ni en Algérie ni ailleurs dans le monde.

Lors de son séjour aux États-Unis, Chakib Khelil affirme avoir « travaillé pour vivre », avant de décrire une « vie difficile aux États-Unis » pour lui et sa famille. Comprendre : s’il avait volé des centaines de millions, il n’aurait sans doute pas eu besoin de travailler « pour vivre ». Bien entendu, le journaliste n’a pas eu le réflexe de l’interroger sur sa fameuse retraite de la Banque Mondiale.

Un homme compétent

Dans sa stratégie de communication, Chakib Khelil dit certaines choses et laisse dire d’autres par les journalistes qui réalisent l’interview. Hier, le journaliste de Dzair News a rappelé les « études dans les plus grandes universités américaines », les postes occupés dans les grandes institutions internationales, l’expertise du ministre… Avant lui, des journalistes et des responsables politiques, à commencer par Ahmed Ouyahia et Amar Saâdani, avaient présenté Khelil comme une « compétence mondialement reconnue », évoquant des compétences qui feraient pâlir de jalousie le génie Elon Musk, patron de Tesla.

Un homme consensuel, sans esprit de vengeance

Chakib Khelil n’accuse jamais le DRS. D’ailleurs, il ne prononce jamais ces trois lettres. Quand il parle des perquisitions dans son domicile, il dit seulement « ils » pour désigner les enquêteurs du DRS. Le journaliste insiste : pourquoi Chakib Khelil a-t-il été ciblé ? Par qui ? Il se contente d’accuser la presse. Le journaliste tente de l’orienter : qui est derrière la presse ? « Je ne sais pas qui était derrière les journaux. Je n’ai pas de preuves », répond l’ancien ministre.

Le message est clair : Chakib Khelil ne sait pas qui l’a attaqué ni pourquoi il a été attaqué et il ne cherche nullement à se venger. Un homme qui se met au-dessus des clans et qui affirme être prêt à « servir » son pays si on « me le demande ». Un homme qui ressemble de plus en plus à un candidat à quelque chose.

Pour voir l’entretien en deux parties

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