Me Khaled Bourayou 

« On fait subir une forme de châtiment au général Benhadid »



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Le général Hocine Benhadid a été placé sous mandat de dépôt le 1er octobre dernier suite à une plainte déposée par le ministère de la Défense nationale. Depuis, il n’a pas encore été jugé. Dans cet entretien, Me Khaled Bourayou revient sur l’affaire de ce général à la retraite poursuivi pour « tentative de démoralisation de l’armée » après des déclarations faites à Radio M.

Où en êtes-vous dans le dossier du général Benhadid huit mois après son incarcération ?

Nous avons déposé une nouvelle demande de liberté provisoire qui a été encore une fois rejetée. En fait, la décision du juge d’instruction a été confirmée par la chambre de l’accusation. C’est la sixième ou septième demande de liberté provisoire qui reçoit le même sort sans que le dossier avance d’un iota.

Comment expliquez-vous cela ?

Cela revoie à la problématique de la justice. Celle-ci n’est pas indépendante dans cette affaire. Elle subit dans ce dossier, comme dans d’autres, le poids des décideurs. J’ajouterai que tant que la justice restera dans cette situation, les droits fondamentaux des citoyens, les droits des justiciables particulièrement, ne seront pas garantis contre l’administration.

Comment la justice subit-elle le poids des décideurs dans ce dossier ?

Elle obéit au desiderata et aux injonctions de l’Exécutif. La justice n’obéit pas aux principes fondamentaux qui la gèrent en tant que valeur indépendante et en tant qu’institution indépendante. À ce jour, je ne connais pas une décision de justice qui a été faite au détriment de l’Exécutif.

Qui parmi les décideurs influent sur ce dossier ?

Je ne citerai aucun nom. Ils se reconnaissent d’eux-mêmes. Je dénonce et je critique le fonctionnement d’un système judiciaire qui n’est pas indépendant et qui sert la cause du pouvoir exécutif

Qu’est-ce que vous comptez faire ?

Nous interpellons l’opinion publique en disant que le général Benhadid aujourd’hui n’est pas un justiciable qui doit répondre d’une infraction criminelle, mais il est victime d’un système judiciaire. En laissant son dossier dans un tiroir sans qu’il y ait un acte de procédure depuis huit mois, on lui fait subir une forme de châtiment parce qu’il doit payer ce qu’il a dit dans son interview.

Vous avez déjà interpellé l’opinion publique mais cela n’a servi à rien…

Nous sommes des personnes pacifistes. Nous croyons au droit et à la souveraineté de la loi. Nous pensons dénoncer une situation de fait. Dans l’affaire du général Benhadid, il ne s’agit plus de procédure pénale, mais d’une situation de châtiment qui est admonestée par ceux-là même qu’il a cité dans son interview. Aujourd’hui, c’est l’opinion publique qui est juge dans cette affaire, ce n’est plus la justice.


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