Affaire El Khabar

Rebrab est « dans une situation délicate » 



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Issad Rebrab veut introduire la majorité du capital d’El Khabar à la Bourse d’Alger. L’annonce faite par le patron de Cevital qui détient plus de 95% du groupe de presse à travers Ness Prod suscite d’ores et déjà quelques questions.

Peut-il effectuer cette opération alors que la justice n’a toujours pas tranché sur la légalité du rachat contesté par le ministère de la Communication ? Pourquoi Issad Rebrab a-t-il pris cette décision ?

« Du point de vue juridique, (Issad Rebrab) peut revendre les actions achetées », estime Me Nadjib Bitam, l’un des deux avocats du ministère de la Communication. Sauf que les potentiels acheteurs se retrouveront dans la situation où se trouve Issad Rebrab aujourd’hui, selon lui.

« Se débarrasser d’un poids »

« Si vous décidez de racheter les actions, vous serez obligés de passer par le ministère pour avoir une autorisation comme l’exige l’article 19 du Code de l’information », assure l’avocat. Comprendre : le ministre pourrait intervenir pour contester la légalité de toute revente directe ou via la Bourse.

Me Bitam est convaincu que le patron de Cevital se trouve dans une « position de faiblesse ». « Il a compris qu’il allait perdre. Rebrab a comme un poids sur son dos dont il veut se débarrasser en le mettant sur le dos des autres. Il sait que les (anciens) actionnaires d’El Khabar ne vont jamais lui rendre son argent », avance-t-il.

Dans ce contexte, quelle issue pour Issad Rebrab ? Va-t-il opter pour des négociations avec le ministère de la Communication ? « Il va peut-être prendre une décision au lieu de poursuivre dans une aventure juridique qu’il sait perdue d’avance », dit notre interlocuteur. Avant de préciser : « Il est dans une situation délicate ».

Le ministère acceptera-t-il des négociations ? « Quand il y aura une proposition, elle sera exposée aux avocats », répond sèchement Me Bitam. Mais les chances de voir le gouvernement entamer des négociations sur ce dossier sont très faibles. Du moins, pas avant la décision de la justice attendue le 8 juin prochain.


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