Ghardaïa

Le bac, un passeport pour l'université



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La décision du gouvernement de faire repasser partiellement les épreuves du bac répond aux critères de l'équité et de l'égalité des chances garanties par la Constitution, a déclaré la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit.

A Ghardaïa, suite à cette décision, 7 916 candidats, dont 375 à Berriane et 852 à Guerrara, ont donc été concernés pour concourir à nouveau dans cette deuxième session d'examens partiels, et ce suite à la fraude nationale enregistrée lors de la première session.

Tous les candidats présents, garçons et filles, concernés par cette deuxième session se sont donc penchés depuis dimanche matin sur leur feuille d'examen. Pour rappel, les candidats concernés en premier lieu, au nombre de 3 176, sont ceux de la série sciences expérimentales, qui doivent refaire 7 matières.

Quoi qu'il en soit, le baccalauréat est devenu une sorte de passeport inévitable pour entrer à l'université. Mieux, la note obtenue déterminera le choix de la filière d'études. Toutes les conditions étaient réunies à Ghardaïa pour un déroulement normal des examens.

Mais est-ce que les candidats se sont suffisamment préparés ? « On n'est pas prêt. Dans certaines matières, le programme n'a pas été terminé, déclare Ali, 18 ans. On est plus incité à tricher maintenant parce qu'on sait que le diplôme est souvent indispensable pour accéder à bon nombre d'emplois », dit-il.

Abdelghani, 19 ans, se dit plutôt confiant en dépit de la chaleur et du ramadhan : « Je compare un candidat à un sportif », affirme un parent d'élève dont le fils fait partie des candidats.

« C'est à cet athlète de fournir les efforts intellectuels nécessaires pour réussir », précise-t-il. C'est pourquoi une préparation sérieuse et approfondie constitue la meilleure clé de la réussite. C'est de cette condition que doit s'imprégner le candidat au baccalauréat, un examen qui ouvre directement les portes de l'université, des instituts et grandes écoles sans avoir à passer de concours au préalable.

Curieusement, à Ghardaïa, le nombre de candidats au baccalauréat diminue d'année en année, plus particulièrement cette année. Ainsi, par rapport à l'année précédente, on note une diminution de 803 candidats.

Ce nombre s'explique par divers phénomènes, qu'il va falloir déterminer. Par ailleurs, les candidats libres sont de 2 028. Il est difficile de s'imaginer le travail d'organisation immense que cela nécessite pour répondre aux besoins à travers toute la wilaya de Ghardaïa.

Les services chargés de mener à bien cette mission ont dû commencer, huit mois à l'avance, à savoir dès le début de l'année scolaire. En effet, ce sont les candidats libres qui posent le plus de problèmes, notamment concernant les convocations qui ne leur parviennent pas toujours à temps.

Excepté cette difficulté, les rouages pour un bon déroulement de l'examen seraient bien maîtrisés. Tout a été entrepris pour assurer un excellent climat d'examen sur le plan psychologique. L'accueil des candidats a été préparé de sorte à créer une atmosphère sereine, calme, propice et favorable à de bonnes conditions d'examen.

En ce qui concerne la surveillance, outre un dispositif sécuritaire impressionnant composé de 600 agents de l'ordre public, réquisitionnés pour l'occasion, les directeurs des lycées, avec leurs équipes respectives, ont été mobilisés pour une vigilance extrême et une rigueur sans faille.

Un cadre de la direction de l'éducation nationale est présent dans chacun des 31 centres d'examen répartis sur l'ensemble de la wilaya. Dans ses différents discours, la ministre a soutenu que la fraude a toujours existé mais que les progrès technologiques ont ouvert la voie à de nouvelles méthodes avec les smartphones, les tablettes ou encore l'oreillette intra-auriculaire.

« N'ayez pas peur de cet examen et ne commettez pas d'actes délictueux », a dit la ministre à l'intention des candidats au bac, rappelant que cela pouvait avoir des conséquences lourdes pour le reste de leur scolarité. « Souvent, les jeunes qui ont été pris en infraction ne savaient pas que cela pouvait leur interdire de passer à nouveau les examens pendant cinq ans », a-t-elle ajouté en présentant les grandes lignes de sa campagne de sensibilisation sur les risques encourus.

La ministre a tenu à préciser que dans le cas où la fraude ou la tentative de fraude venait à être découverte après la délivrance du bac, le diplôme pourrait être retiré et un jury devra alors délibérer une nouvelle fois sur les résultats du candidat.

« Désormais, après les nouvelles mesures, dont le blocage temporaire de l'accès aux réseaux sociaux, pour empêcher de nouvelles fuites de sujets du baccalauréat, il y a de fortes chances que le bac enregistre dorénavant moins de cas de triche. Sans doute parce que les enjeux sont trop importants et que de se faire prendre au bac, c'est risquer de ne pas accéder à l'enseignement supérieur », a estimé la ministre lors de ses multiples interventions.


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