La menace Daech plane sur le Maroc



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Les services de sécurité marocains ont frappé fort : 143 personnes, soupçonnées d’avoir prêté allégeance à l’organisation terroriste État islamique, ont été arrêtées le 19 juillet, a rapporté, mercredi 27 juillet, le journal Telquel, citant un communiqué du ministère de l’Intérieur. Parmi elles, 52 ont été placées en garde à vue.

Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur marocain, les personnes arrêtées étaient « porteuses de projets terroristes à l’intérieur et à l’extérieur » du royaume.

La création d’une « wilaya »

Les autorités marocaines semblent convaincues que Daech planifie « la création d’une wilaya » dans le royaume.  En effet, les coups de filet se sont multipliés ces derniers mois au Maroc. Depuis 2013, pas moins de 38 réseaux ont été démantelés par les services de renseignements marocains, selon la radio française RFI. La cellule la plus dangereuse, la mieux organisée et la plus armée, a été mise hors d’état de nuire en février dernier, rapporte le Huffington Post.

Par ailleurs, trois ressortissants étrangers, un Tchadien, un Italien et un Français, ont été arrêtés selon le directeur du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak El Khayam. Ils sont soupçonnés de projeter de commettre des attentats sur le sol marocain.

En parallèle, plusieurs ressortissants marocains, suspectés d’être affiliés à l’État islamique, ont été appréhendés à l’étranger. En effet, deux frères marocains accusés de « financement et de coopération avec un groupe terroriste » ont été arrêtés, mercredi 27 juillet, en Espagne. C’est le troisième Marocain inculpé en Espagne pour terrorisme depuis le mois d’avril.

En Algérie, les éléments de la Gendarmerie nationale ont arrêté neuf ressortissants marocains à Laghouat en février dernier. Ils « tentaient d’adhérer à un groupe terroriste » activant en Libye.

Vers une propagation de cellules terroristes

Comme la Tunisie, le Maroc est confronté à un sérieux problème : les Marocains partis faire le djihad en Syrie, en Irak et en Libye, constituent une menace très sérieuse avec la perspective de leur retour au royaume. Sur les 1609 Marocains combattant pour différentes factions terroristes dans ces trois pays, plus de 800 sont enrôlés dans les rangs de Daech, selon le patron du BCIJ marocain. Un éventuel retour de ces terroristes marocains au royaume constituerait un véritable danger.

Acculée dans ses fiefs libyens, syriens et irakiens, l’organisation terroriste est en phase de changer sa stratégie. Ce changement consiste à convertir ses troupes en cellules terroristes pour perpétrer des attentats ailleurs, comme c’est le cas en Europe actuellement.

Récemment, le secrétaire des Nations unies, Ban Ki-Moon, a exprimé son inquiétude de voir des cellules de Daech se propager en Afrique du Nord en cas de défaite de l’État islamique en Libye.

Les services de renseignement marocains sont sur le qui-vive. Mais en plus d’une menace réelle, il y a aussi «  beaucoup de gesticulations pour démontrer que les services travaillent sans relâche », souligne un connaisseur du Maroc.

| LIRE AUSSI : L’ONU craint un éparpillement de Daech en Afrique du Nord en cas de défaite en Libye


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