La demande de liberté provisoire pour Ali Boumbar rejetée pour la 28e fois



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Troisième report du procès et une 28e demande de liberté provisoire de l’ex-PDG de la CNAN, Ali Boumbar, rejetée. Et le feuilleton se poursuivra encore quelques semaines de plus. Devant avoir lieu hier matin, au tribunal de Sidi M’hamed à Alger, le procès de l’affaire CNAN est renvoyé jusqu’au 21 septembre prochain. Arrivé dans la salle d’audience vers 10h30, le président du tribunal n’a pas mis beaucoup de temps pour annoncer ce report en raison de l’absence de documents demandés dans le cadre du deuxième complément d’information décidé en juillet dernier. Cela est intervenu après avoir appelé tous les concernés dans cette affaire, dont Ali Boumbar, présent, seul, dans le box des accusés. Vêtu d’une chemise bleu clair, l’ancien premier responsable de la CNAN semble tenir encore le coup après quatre ans et demi de détention préventive, malgré la faiblesse physique apparente. Il espérait voir son calvaire prendre fin à l’occasion de ce procès. Mais le juge en a décidé autrement, en rejetant la demande des deux avocats, maîtres Djamel Belloula et Miloud Brahimi. Ces derniers ont portant tenté, en s’appuyant sur la loi, de titiller la conscience du magistrat qui est, finalement, resté insensible à leurs plaidoiries. «La justice n’est toujours pas capable de trancher cette affaire. Elle donne l’impression de vouloir chercher encore des preuves. Pourquoi ne prend-elle pas en considération le sort de cet homme (Ali Boumbar, ndlr) qui est en détention préventive depuis 53 mois ? Nous avons dépassé le seuil raisonnable», déplore Me Djamel Belloula. Selon lui, «cette détention est illégale». «Nous sommes tous des justiciables potentiels. Il y a, dans le cas de Ali Boumbar, une atteinte aux libertés individuelles», lance-t-il, en annonçant la décision du collectif de défense de se déconstituer si «son client est maintenu en détention». De son côté, Me Miloud Brahimi relève le caractère incompréhensible des deux suppléments d’information ordonnés par le juge. «Je n’ai jamais vu cela. On ne peut pas imaginer qu’une affaire soit clôturée au niveau de l’instruction sans qu’on ait tous les éléments. Cela veut dire que vous avez une conscience. Vous avez refusé de le condamner sur la base de ce dossier. Nous sommes devant un dossier humiliant et scandaleux pour la justice algérienne», lance-t-il. Me Miloud Brahimi revient également sur les dernières décisions de l’Exécutif concernant la dépénalisation des délits de gestion et rappelle les déclarations de «certains responsables sur l’injustice dont ont fait l’objet des cadres algériens par le passé». «Pourquoi parlent-ils sur ces cas et oublient ceux d’aujourd’hui ? Ce dossier est vide. Il ne contient rien, parce que c’est une question de gestion et le Président a ordonné qu’on n’incrimine pas les délits économiques», affirme-t-il, en se rapprochant du juge. Mais le discours des avocats n’a pas sensibilisé le procureur de la République, qui s’est prononcé contre la liberté provisoire demandée, et le juge qui a renvoyé, avant de lever la séance, «Ali Boumbar dans sa cellule».  


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