Au lendemain de la suspension de l’interdiction du burkini en France, la polémique continue



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Le Conseil d’État a annulé, vendredi 26 août, l’arrêté municipal anti-burkini pris à Villeneuve-Loubet, Située sur la Côte-d’Azur dans le sud de la France. Saisie par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF), la plus haute juridiction administrative française a estimé que l’interdiction du burkini était « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales ». Faisant désormais jurisprudence, cette décision s’applique de fait aux trentaines de  communes ayant validé des arrêtés semblables. Cependant, le débat ne s’estompe pas.

Des réactions divisées à gauche

Réagissant à cette décision, le ministre de l’Intérieur a lancé un appel « à l’apaisement » via un communiqué. « Il appartient désormais à chacun de rechercher dans la responsabilité l’apaisement, qui seul est de nature à éviter les troubles à l’ordre public et à conforter le vivre-ensemble », a affirmé le ministre de l’Intérieur.

Mais le Premier ministre, Manuel Valls, est resté intransigeant sur la question. Le chef du gouvernement a publié après le verdict une tribune sur sa page Facebook, faisant savoir que ce dernier « n’épuise pas le débat ».

« Je veux répondre clairement : dénoncer le burkini, ce n’est en aucun cas mettre en cause une liberté individuelle. Il n’y a pas de liberté qui enferme les femmes ! C’est dénoncer un islamisme mortifère, rétrograde. Une vision que je n’accepte pas au nom même de la place que l’Islam doit trouver dans notre société », a-t-il indiqué.

En parallèle, plusieurs élus du Parti socialiste au pouvoir ont salué la décision rendue par le Conseil d’État à l’instar de Frédéric Cuvillier, député Pas-de-Calais ou encore la sénatrice des Bouches-du-Rhône, Samia Ghali.

La droite et l’extrême droite veulent légiférer

Du côté de l’opposition et sans aucune surprise, l’ordonnance de la plus haute juridiction française invalidant les arrêtés anti-burkini a provoqué la colère de la droite et de l’extrême droite. Les deux principales formations politiques ont appelé à mettre en place une loi pour durcir le dispositif juridique existant portant sur le port du voile dans l’espace public.

En effet, les élus du Front national (FN) sont montés au créneau, dénonçant « une victoire des islamistes ». Le vice-président du parti d’extrême droite, Floriant Philippot, connu pour ses positions islamophobes, a appelé à légiférer pour « interdire ce vêtement d’apartheid (Burkini) ». Quant au secrétaire général du parti, Nicolas Bay, il a dénoncé « le choix de la soumission (du Conseil d’État) face aux pressions islamistes ».

Pour sa part, la présidente du FN, Marine Le Pen, a rendu public un communiqué dans lequel elle met en lien burkini et immigration. « Le débat sur le burkini est révélateur des conséquences de plus en plus néfastes de l’immigration massive et du communautarisme que les gouvernements de droite et de gauche ont organisé depuis de nombreuses années », a-t-elle écrit.

Les réactions des responsables du parti les Républicains (LR, anciennement UMP) rejoignent pour la majorité celles des frontistes.

À ce titre, le président délégué des Républicains, Laurent Wauquiez, a exigé dans un communiqué un changement « du droit ». Pour l’ancien ministre, « La décision du Conseil d’État sur l’arrêté de Villeneuve-Loubet vient souligner l’insuffisance de notre arsenal législatif pour lutter contre le communautarisme ».

Même son de cloche chez Jean François Copé, ancien secrétaire général du parti et candidat à la primaire de son parti. Pour lui,  « la décision du Conseil d’État est la preuve qu’il faut une loi pour interdire le burkini ».

En revanche, le candidat à la présidentielle, Alain Juppé, s’est dit opposé « à une loi de circonstance » pour interdire le burkini. Le favori des primaires à droite, qui a appelé à ne pas « jeter d’huile sur le feu », a conseillé de « ne pas écouter les prophètes de malheur ».

Les maires veulent maintenir l’interdiction

Dans ce contexte et après avoir pris acte de la décision du Conseil d’État, plusieurs communes ayant mis en application cette mesure ont laissé entendre qu’elle serait maintenue. En effet, la majorité des maires a fait part de son intention de maintenir l’interdiction en vigueur du burkini.

À l’exception du maire de Villeneuve-Loubet (LR), Lionel Luca, qui a fait machine arrière, selon l’Express, les maires de Nice, du Touquet, de Leucate et de Fréjus ont décidé de maintenir leurs arrêtés, bravant ainsi la plus haute juridiction française.

Les femmes en Burkini « continueront à être verbalisées », a prévenu la mairie de Nice. De son côté, le maire de Sisco, en Corse, s’est dit « pas concerné par la décision du Conseil de l’État ».


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