LE DIRECTEUR DE LA PECHE DE MOSTAGANEM A REFLEXION

Les garde-côtes ont verbalisé 13 armateurs contrevenants !



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Les mesures visant à protéger le cycle de reproduction au niveau des frayères n’a jamais été du goût de certains armateurs et pêcheurs marins mais, les garde-côtes s’en tiennent à une application stricte de la réglementation. Pour ce service public, véritable police de la mer, il s’agit de veiller scrupuleusement à la préservation de la ressource halieutique dont les stocks diminuent sensiblement avec des répercussions socio-économiques négatives. Pour savoir un peu plus sur ce sujet, « Réflexion » s’est rapproché de la Direction de la pêche et des ressources halieutiques de la Wilaya de Mostaganem et nous nous sommes entretenus avec son Directeur, M.Rahmani Toufik qui a bien voulu se prêter à nos questions. Réflexion : M. le Directeur comment situez-vous la base du problème ?
M.Rahmani Toufik :  En effet, certains armateurs, souvent relayés par les marins pêcheurs n’ont de soucis autre que de pêcher sans considération  de la nécessité de prendre soins des conditions qui permettent à la ressource halieutique de se régénérer par la reproduction biologique naturelle, dans certaines zones bien précises qu’ils connaissent bien et qui sont frappés d’interdiction de pêche. En tous cas, nous, nous préférons parler de « repos biologique » dans ces zones en question
En plus clair, cela veut dire quoi ?
M.Rahmani Toufik : En principe il y a ces interdictions qui ont un caractère absolu dans certaines zones où la pêche est totalement prohibée et cela ne se discute pas et sont assez rares puisque c’est souvent les ports qui sont concernés. Sinon les interdictions relatives sont celles qui prennent effet du 1er Mai au 31 Août, nuit et jour, de chaque année dans les zones de reproduction ou de repos biologique. La règlementation, stipule en outre qu’il est interdit d’utiliser les chaluts pélagiques (filets de surface), les chaluts semi-pélagiques et les chaluts de fond. Pour parler de ces zones, celles-ci sont délimitées réglementairement par une ligne horizontale de référence qui relie « un cap à un autre, jusqu’à une distance de 3000 Miles marins (6 km) » et c’est ça la zone biologique de reproduction qui doit être protégée, absolument car il y va de l’intérêt du patrimoine biologique national qui touche directement les consommateurs, les pêcheurs et l’emploi.
Il parait que certains gens de la pêche ne s’embarrassent pas de la règlementation et de l’interdit temporaire. Quel est votre avis alors…?
M.Rahmani Toufik : Effectivement, certains osent braver l’interdiction et, dans ce cas, c’est un véritable défi qui est lancé contre les autorités, concernant les mesures prises en vue de préserver les zones côtières où se reproduisent la plupart des espèces. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que la semaine dernière, la rareté de la sardine a fait que le casier de 16 kg s’est négocié à un prix tel que le kilo s’est vendu sur les étals de la poissonnerie de Mostaganem à 500,00 -600,00 Da, voire, plus et c’est du jamais vu ! Malgré cette dure réalité, le mouvement des armateurs et autres marins pêcheurs est interprété comme une tentative d’intimidation sans plus.  
Il parait que les Garde-côtes de la marine nationale ne transigent pas et ont verbalisé pas mal de contrevenants
M.Rahmani Toufik :  Effectivement, depuis le début de la « période de  repos physiologique » certains n’ont pas trouvé mieux que de défier la légalité en portant atteinte à la pérennité de la ressource halieutique .Cette dernière  constitue un bien national, propriété de tous les Algériens, accessible selon les modalités fixée par la Loi. La répression n’est pas une fin en soi puisqu’un travail de vulgarisation et de sensibilisation est entrepris de temps en temps, en concertation avec les associations concernées, le Commerce, les garde-côtes et nous. La prévention est toujours privilégiée mais comme elle montre ses limites et que certains armateurs et pêcheurs osent, la répression par la force s’impose pour limiter les dégâts. Ainsi, à ce jour, ce sont 13 Procès-verbaux qui ont été dressés par les gardes –Cotes de Mostaganem à l’encontre de contrevenants aux dispositions légales et réglementaires régissant les conditions de pêche. En effet, nous nous constituerons de plein droit en partie civile contre les contrevenants qui seront appelés à comparaitre devant la justice pour répondre de leurs actes  et nous espérons qu’il seront dissuadés de tout esprit de récidive.

 


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