La disparition des vieux métiers ambulants

Il y a encore une vingtaine d’années, plusieurs métiers ambulants égayaient les rues algériennes avec des mélodies en tout genre pour attirer l’attention des clients. Il y avait le marchand du thé à la mente, très folklorique et très « costumé » qui chantait avec de jolies voix. Il y avait, dans le sud le marchand d’eau fraîche qu’il transportait dans une « guerba » à fond de goudron. Il y avait le nettoyeur d’égouts . Le plombier ambulant. Et l’acheteur de vieux vêtements.

Avant l’indépendance c’étaient des petits blancs d’origine sicilienne qui vantaient leur « Roba vecchia » dans un patois de leur pays. Mais ils ont été vite remplacés par des Algériens qui continuent à mettre de l’ambiance dans les rues des villes en psalmodiant un texte souvent inaudible mais avec des voix souvent très travaillées. C’est le seul corps de métier ambulant qui a résisté à toutes les vagues du modernisme urbain. Par quel miracle ? On ne sait pas.

La disparition de ces métiers prouve que les villes ont sociologiquement changé d’une façon radicale, et que le pays, bon gré mal gré, progresse malgré les apparences de vétusté, d’archaïsme et de vieilloteries. C’est donc un bon signe que cette disparition des métiers ambulants.

Reste la nostalgie !