Les craintes des professionnels de l’automobile



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Les concessionnaires mettent en garde contre l’absence de traçabilité et de garanties techniques des véhicules L’annonce faite lundi par le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, relative au retour de l’importation des véhicules d’occasion de moins de 3 ans, a fait réagir, hier, l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A), qui a exprimé ses craintes. S’il n’exprime pas clairement son opposition, le président de l’AC2A, Sefiane Hasnaoui, a toutefois émis des réserves quant aux risques que peut engendrer une telle décision si elle venait à être appliquée sans concertation avec les professionnels. En réaction aux déclarations de M. Belaïb, le président de l’AC2A a, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, souhaité apporter ce qu’il juge être «un certain nombre d’éléments complémentaires». Sefiane Hasnaoui met en garde le gouvernement quant aux conséquences d’une telle mesure, notamment pour ce qui est de l’absence de traçabilité, de garanties techniques du véhicule, de flux financiers, de l’emploi, de l’industrie automobile... «Au-delà des aspects réglementaires et du cadre légal, il est fondamental de rappeler la nécessité de préservation du parc automobile algérien, notamment son rajeunissement entamé par les pouvoirs publics, qui a permis une amélioration notable du niveau d’émission de CO2 dans l’intérêt de la santé de nos concitoyens, mais aussi l’intégration de nombreux équipements de sécurité, faisant de l’Algérie un pays leader sur la scène internationale», souligne le président de l’AC2A. Et comme risques d’une telle mesure si elle venait à être appliquée sans concertation avec les professionnels et sans cadre réglementaire précis, M. Hasnaoui cite, l’absence de traçabilité technique, de garantie du véhicule et de risques sécuritaires et de santé publique induits, et de la traçabilité des flux financiers. Qu’en est-il de l’industrie automobile ? Les concessionnaires algériens alertent également contre «l’absence de collection de taxes au profit de l’Etat dans l’intérêt des citoyens algériens et des générations futures, le risque sur la préservation de l’emploi». «Le secteur de l’automobile, organisé et structuré, représente plusieurs dizaines de milliers d’emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects», précise le président de l’AC2A. Autre crainte des professionnels de l’automobile : la fragilisation de l’effort de développement d’une industrie automobile structurante. Les professionnels algériens de l’automobile craignent aussi «les dérives attendues en opposition à la politique des quotas, nécessaire dans l’environnement actuel, laissant se développer un marché parallèle incontrôlable et (…) les dérives multiples et nombreuses en opposition à un secteur structuré et contrôlé assurant son rôle de créateur d’emplois et de richesses au profit de notre pays et de ses citoyens». L’AC2A exprime sa «disposition totale à apporter aux pouvoirs publics son expertise» et salue «toute action venant à renforcer le cadre réglementaire assurant ainsi une démarche professionnelle dans le développement de son secteur d’activité». Les réformes amorcées dans le secteur de l’automobile en Algérie, ont permis, selon Sefiane Hasnaoui, «l’affirmation d’une normalisation technique dans l’intérêt du citoyen mais aussi l’implication industrielle nécessaire à un développement pérenne de ce secteur fortement créateur d’emplois pour notre économie». Ainsi, selon M. Hasnaoui, «la normalisation du marché de l’occasion est une nécessité absolue permettant de garantir aux citoyens l’accès, à des prix raisonnables et dans un cadre réglementé, aux véhicules d’occasion». «La prise en charge de ce marché, via un cahier des charges précis et dans un cadre structuré, est la seule solution viable permettant d’assurer un environnement saint aux acheteurs et vendeurs concernés», a-t-il estimé. C’est la seule garantie de traçabilité totale de l’ensemble des opérations et de bancarisation des flux financiers,  soulignant enfin que l’encadrement dans le cadre d’un réseau de distribution réglementé de la vente et l’après-vente des véhicules d’occasion, est l’unique voie permettant de sécuriser la prise en charge totale du client.


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