Nouveau scandale de corruption impliquant une entreprise espagnole en Algérie



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En Espagne, l’affaire « Arístegui y De la Serna », du nom de deux hommes de pouvoir cités dans un large scandale de corruption, n’en finit plus de défrayer la chronique. L’enquête menée par les services espagnols permet de remonter le fil des événements et apporte de nouvelles révélations sur l’implication d’un autre grand groupe espagnol en Algérie.

Un premier scandale lié à l’ADE

À la fin de l’année 2015, la presse espagnole révélait que Gustavo de Arístegui et Pedro De La Serna avaient versé des pots-de-vin et obtenu des commissions dans le cadre de marchés effectués dans plusieurs États, dont l’Algérie.

Dans notre pays, c’est Cristobal Tomé, intermédiaire installé depuis 30 ans et décédé il y a quelques mois, qui procédait aux versements de sommes destinées à des responsables d’entreprises. L’Algérienne des Eaux avait d’ailleurs été citée dans des courriers de Tomé où celui-ci demandait à Arístegui, ambassadeur d’Espagne en Inde qui a depuis démissionné, et De La Serna, ex-député du Partido Popular (droite) de payer les sommes promises aux cadres de l’entreprise étatique.

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Depuis la révélation de cette première affaire, on apprend par l’entremise des médias espagnols, que les deux responsables aurait servi d’intermédiaires au groupe espagnol Villar Mir, dans le cadre d’un contrat portant sur la construction de la plus grande usine de production d’ammoniac du monde, située à Arzew en Algérie.

Pour cette opération, Villar Mir aurait déboursé 18 millions d’euros, payés à une société écran située en Hollande et vers laquelle la somme de 1,7 millions d’euros aurait déjà été transférée par Elecnor, dans le cadre du premier scandale de corruption relatif à l’Algérie et révélé en décembre.

Pour rappel, en 2008  Fertiberia (filiale de Villar Mir), avait constitué une joint-venture avec Asmidal (filiale de Sonatrach) aboutissant sur la création du projet nommé « El Bahia Fertilizers » pour la construction d’un complexe de production d’ammoniac d’une capacité de 1,1 million de tonnes par an.

Depuis, Fertiberia aurait tenté de réaliser au moins deux opérations en Algérie, à travers Cristobal Tomé présenté comme étant le conseiller du groupe dans le pays, révèle cette semaine El Mundo. Hormis l’usine de Arzew, les faits concernent également le rachat de la société Fertial.

Parmi les courriers récupérés par les enquêteurs espagnols de l’Unité de délinquance économique et fiscale (UDEF), figure une lettre de Cristobal Tomé où ce dernier demande au « général Hachichi » d’arranger « une rencontre avec le ministre de l’Industrie ou de l’Énergie pour régler le problème de Fertiberia », ajoute le journal espagnol. Au début de l’été c’est le nom du député Omar Alilat, qui avait été cité dans le cadre du premier scandale portant sur l’Algérienne des Eaux. Ce dernier avait aussitôt nié toute implication dans cette affaire.


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