Affaires de corruption

le sommeil de la justice algérienne



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La passe d’armes médiatique entre les ministres de la Justice et du Commerce continue. Cela a commencé lorsque Bakhti Belaïb a révélé ce mercredi lors d’une conférence de presse l’histoire d’un importateur qui avait réussi avec des complicités à débloquer des conteneurs de pièces détachées non conformes et à l’origine inconnue. Le ministre a également décrit une scène surréaliste où cet importateur s’est déplacé au ministère en menaçant et affirmant qu’il fera rentrer coûte que coûte ces produits.

Le lendemain, Tayeb Louh réagit une première fois en rappelant que « les portes du parquet » étaient « ouvertes à tous ceux qui ont des dossiers sur la corruption pour aider la justice et la société à combattre ces fléaux ». Dans la foulée, le cabinet de Bakhti Belaib affirme par le biais d’un communiqué que le ministère du Commerce est parvenu à récupérer les deux cargaisons non conformes. Une plainte a même été déposée au niveau du tribunal en octobre 2015, a révélé le cabinet du ministre.

En réponse, le ministre de la Justice Tayeb Louh a annoncé lundi que « l’affaire en question suit son cours normal au niveau de la justice » et qu’un « jugement est attendu dans les prochains jours ». Louh a également profité de son intervention devant la presse pour faire part de son agacement manifeste par rapport à la médiatisation de cette affaire par son collègue du gouvernement, affirmant que « lorsque la justice est saisie, le plaignant n’a qu’attendre le verdict tout en suivant de près son dossier au niveau du tribunal concerné ».

Pourtant, force est de constater que l’intervention médiatique du ministre du Commerce a été nécessaire pour revigorer un processus judiciaire anesthésié, comme bien trop souvent. L’affaire de corruption au sein du ministère du Commerce n’est en effet pas l’unique scandale dans lequel la justice est restée bien étrangement silencieuse ou indolente.

Ils sont légion les scandales de corruption, rendus publics dans lesquels la justice s’est refusée d’agir d’elle-même. Rien que cette semaine, la presse espagnole a remis un nouveau coup de projecteur sur un scandale de corruption impliquant l’entreprise publique l’Algérienne des Eaux, un dossier qui date de décembre 2015. Dans cette affaire comme tant d’autres, la justice ne s’est pas auto saisie. Ou si elle l’a fait, cela s’est opéré dans l’opacité la plus totale, en décalage absolu avec l’idée d’une justice transparente que cherchent à promouvoir les politiques algériens.

Faut-il enfin mentionner une énième fois le nom de Chakib Khelil ? L’ancien ministre de l’Énergie est rentré en Algérie depuis plusieurs mois sans que sa situation judiciaire ne soit toujours éclaircie. Le ministre avait pourtant fait l’objet d’un mandat d’arrêt international durant l’été 2013, qui a ensuite été mystérieusement retiré. Dans le même temps, la justice italienne suit son cours avec le procès de l’affaire Sonatrach-Saipem, dans lequel le nom de l’ex-ministre est cité. Pour les quelques naïfs qui restent en Algérie, le sort de Chakib Khelil continue de s’écrire en pointillé jusqu’à ce que la justice algérienne retrouve sa véritable raison d’être.


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