Réunion informelle de l'OPEP

L'Iran, inflexible, risque de faire échouer la rencontre



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L'Iran, qui ne veut toujours pas entendre parler d'un gel ou d'une réduction de sa production pétrolière, risque de faire capoter la réunion informelle de l'Opep qui se tient aujourd'hui à Alger, comme il l'avait déjà fait en avril dernier à Doha.

« Parvenir à un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda », a déclaré hier à la presse le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, en marge du Forum international de l'énergie qui se déroule depuis hier à Alger, avant la réunion informelle de l'Opep.

Le ministre iranien a expliqué que son pays ne souhaiterait pas que cette réunion informelle aboutisse à des décisions officielles mais qu'il préfèrerait qu'elle se limite à des concertations entre les pays membres de l'Organisation sur la production, en reportant les décisions finales à la réunion ordinaire de l'Opep qui aura lieu le 30 novembre à Vienne. Le ministre iranien a réitéré l'objectif de son pays d'atteindre 4 millions de barils/jour à court terme pour retrouver le niveau de production d'avant l'embargo, laissant entendre que Téhéran ne votera pas en faveur d'un gel de la production lors de cette réunion qui a regroupé les 14 pays producteurs Opep, en plus des pays non-Opep.
Pour sa part, le ministre irakien du Pétrole, Jabbar Ali Hussein al-Luiebi, a déclaré que l'Irak, en tant que pays pétrolier, voudrait reprendre sa position sur le marché mondial tout en soutenant des prix justes et profitables aux producteurs comme aux consommateurs. « Nous soutenons tout effort qui permettra d'équilibrer le marché », a-t-il souligné. Il a ajouté qu'il s'attend à des résultats positifs de la réunion d'Alger.

Quant aux mécanismes à adopter pour redresser les prix de l'or noir, le ministre irakien a répondu que les membres de l'Opep vont se concerter au cours de cette réunion pour définir les meilleurs mécanismes et moyens de soutenir les prix. Abondant dans le même sens, le ministre saoudien de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minières, Khaled Al-Faleh, a assuré le soutien de son pays à toute position en faveur d'un rééquilibrage le marché du brut, en constatant que les avis des pays producteurs Opep et non Opep se rejoignent sur la question.

Le ministre saoudien, qui a affiché son optimisme quant à la stabilité du marché a assuré qu'il y a des indicateurs qui le confirment tels que les prévisions de hausse de la consommation mondiale et la baisse des stocks américains au cours des trois dernières semaines. Concernant les positions de l'Arabie Saoudite sur les propositions de limiter l'offre sur le marché, Khaled Al-Faleh a répondu que son pays approuve l'avis qui fera l'unanimité de tous les producteurs.
Premier producteur au sein de l'Opep et deuxième au niveau mondial, l'Arabie saoudite avait conclu en août dernier un accord avec la Russie pour un gel de la production, afin de soutenir les prix du pétrole qui ont dégringolé depuis l'été 2014 en passant de 110 dollars à moins de 50 dollars.

La Russie, pays non Opep mais très influent sur le marché pétrolier en tant que premier producteur mondial, a pris part à la réunion d'Alger pour poursuivre ses négociations avec les pays producteurs. Son ministre de l'Energie, Alexander Novak, a assuré hier en marge du Forum de l'énergie que son pays mène des discussions avec les autres pays pétroliers pour redresser les cours du brut. Le ministre russe a toutefois affirmé que ces efforts étaient engagés mais « sans un agenda précis ». « Cela dépend de la situation du marché », a-t-il ajouté.

La proposition russe d'un gel de la production avait eu l'accord de principe de l'Arabie Saoudite. Sauf que le royaume a exigé que l'Iran se confirme à la règle en maintenant sa production à son niveau actuel, qui est de 3,6 millions de barils par jour (bpj).
Outre l'Iran qui veut un traitement d'exception, sous prétexte que son économie a souffert de l'embargo, il y a aussi la Libye qui reprend sa production péniblement après le conflit armé qui prévaut dans ce pays. Même les pays producteurs, à leur tête l'Arabie saoudite, qui soutiennent officiellement un gel de la production, pourraient changer d'avis si les prévisions sur la demande venaient à se confirmer.


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