Opep

« L’Algérie a joué un rôle important dans la convergence de positions entre l’Iran et l’Arabie saoudite »

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Mustapha Mekideche est économiste et expert international. Dans cet entretien, il revient sur l’accord conclu entre les pays de l’Opep à l’issue de la réunion informelle tenue à Alger.

Est-ce que cet accord conclu à l’issue de la réunion informelle des pays membres de l’Opep est satisfaisant ?

Cet accord est tout à fait raisonnable et va dans la bonne direction. D’autres éléments vont le consolider. La Russie maintient sa position qui consiste à s’associer à cet accord conclu entre les pays membres de l’Opep. Mais ce qui a permis la conclusion de cet accord informel est indéniablement le rapprochement des positions de l’Arabie saoudite et de l’Iran. Il faut rappeler que la position initiale de l’Iran était de revenir à la quantité qu’elle produisait avant les sanctions internationales (au-dessus de quatre millions de barils par jour). Il a finalement accepté de revoir sa position. L’Algérie a joué un rôle important dans la convergence de positions entre ces deux pays. Je vous rappelle que ce sont leurs divergences qui constituaient le principal obstacle. La réaction des marchés a été assez rapide. Il y a eu un redressement de prix de 6 à 7% et les marchés ne se trompent pas.

Comment l’Algérie a réussi ce rapprochement ?

L’Algérie a une expérience dans ce domaine. Souvenez-vous du compromis conclu en 1999 aux Pays-Bas au sein de l’ambassade d’Algérie. L’Algérie a un positionnement raisonnable et consensuel. Hier, certains médias algériens et étrangers se sont empressés d’interpréter les déclarations du ministre iranien et le départ du ministre russe de l’Énergie comme un signe précurseur de l’échec de la conférence. Ceux qui sont au fait de ce type de rencontres savent bien que les déclarations des acteurs concernés ne sont que des positions de négociation pour consolider les compromis auxquels ils sont déjà préparés. Je pense que c’est un grand succès pour l’Algérie, pour l’Opep et pour la communauté internationale parce que ce type d’accord va contribuer à consolider un marché stratégique, celui de l’énergie, au profit non seulement des exportateurs de pétrole mais aussi des pays consommateurs. En outre, pour l’Algérie, en cette période sensible d’arbitrage budgétaire, cela permettra d’avoir un élément de cadrage plus favorable de 50 dollars le baril.

Est-ce que le prix du pétrole peut remonter à 60 ou 70 dollars avec cet accord ?

Pour le moment, il s’agit d’une stabilisation autour de cinquante dollars. Un signal est envoyé au marché qui réagit favorablement.

L’accord n’est pas définitif ?

C’est un accord informel qui va être endossé lors de la conférence ministériel prévue le 30 novembre à Vienne. Ce qui est intéressant, c’est qu’on ne parle plus d’un plafond théorique et cela est très important. On part des réalités pour faire des projections. On parle d’un plafond réel qui doit être respecté par les membres de l’Opep.

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