SANTE PUBLIQUE A MOSTAGANEM

À quand l’éradication de l’amiante, ce tueur insidieux ?



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C’est un sujet devenu récurrent dans la presse pour tirer la sonnette d’alarme car la santé de la population est en jeu. Le rappel de la relation entre l’exposition prolongée d’individus à l’amiante et l’apparition de cancers pulmonaires n’est plus à démonter scientifiquement. Les effets sur la santé d’une exposition à l’amiante surviennent souvent plusieurs années, voire des dizaines d’années, après le début de l’exposition. Nous savons tous que Mostaganem, avec le projet d’implantation d’un « Service de radiothérapie » a déclaré la guerre au cancer et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’éradication de l’amiante de l’environnement se pose encore une fois de plus dans le cadre de la prévention de la santé publique et ce n’est pas de trop de le répéter. L’amiante se trouve souvent incorporée, sous diverses formes dans des conduits, plaques ondulées, ardoises et autres ainsi que dans des liants pour colles, peintures, joints. La fibre d’amiante est aussi présente dans de nombreux isolants pour calorifugeages et flocages. Ces types de matériaux peuvent en effet libérer des fibres sous l’effet d’actions extérieures et interventions (travaux, entretien, intervention, etc.) peut émettre des poussières dangereuses qui, inhalées, peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies respiratoires graves par des plaques pleurales, fibroses pleurales, asbestose, voire un cancer des poumons ou de la plèvre. Certaines maladies peuvent survenir après de faibles expositions, mais la répétition de l’exposition augmente la probabilité de tomber malade. La présence de l’amiante est signalée un peu partout dans plusieurs écoles primaires de la ville et de sa périphérie. En effet, de nombreux établissements scolaires, construits durant  la période coloniale ou dans les années 70, 80 et même 90 contiennent de l’amiante. On peut citer par exemple le Technicum du 1er novembre 1954 de la Salamandre ; la Maison des Jeunes de la ville de Sidi-Ali ; l’école Bachir El Ibrahimi de la cité Djebli (Ex- Montplaisir) sans oublier l’hôpital d’Ain Tédelès, les logements situés à Kheir-Eddine, à proximité de la station d’essence où sont logés des enseignants et des employés de l’éducation nationale. A citer aussi, les quelques groupes scolaires dispersés à travers la wilaya comme ceux implantés à Mansoura, Saf-Saf, Souaflias et Ain-Boudinar. La présence d’amiante a été détectée dans plusieurs écoles primaires de la ville et de sa périphérie, ce qui menace la santé des petits élèves et du personnel enseignant. La liste est malheureusement plus longue car beaucoup de citoyens, continuent de vivre parmi des matériaux contenant de l’amiante et ce sont les tôles ondulées de fibrociment qui sont utilisées en guise de toiture de fortune. On peut les voir par exemple sur les « débarras » du centre commercial « prisunic »  comme au niveau de la toiture des maisons construites en habitat précaire dans le quartier du « Plateau de la marine » telle le pâté de maisons se trouvant en contre bas du centre de santé « Forlou Mohamed ». Les cas, à travers la wilaya sont, parait-il, nombreux et seul un véritable recensement qui impliquerait les services de l’Education, de la direction de la santé et de la population avec ceux des APC concernées, permettrait de dresser une situation réelle pour cerner la présence de cette « amiante cachée ». Mostaganem enregistre près de 500 nouveaux cas de cancer chaque année et si on estimerait que 10% concernent cette pathologie sont dus aux matériaux « amiantés », ce serait 50 nouveaux cas de cancer des poumons. Aussi, il ne faut pas perdre de vues que ce type de cancer tue, chaque année pas moins de 4.000 Algériens. Si l’on fait des comptes, la mise en place et l’exécution d’un plan d’éradication des matériaux contenant de l’amiante aurait certainement un coût conséquent mais, la wilaya de Mostaganem gagnerait beaucoup en épargnant des vies humaines et ferait des économies substantielles au niveau des coûts induits par les traitements « anti-cancer ». On ne peut pas se permettre le luxe de traiter des malades d’un côté et de laisser certaines causes de ce mal persister de l’autre côté, dans l’environnement immédiat. Et du coup, l’éradication de l’amiante de notre milieu devient une urgence à prendre en charge et ce n’est pas de trop que de le répéter.


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