Le casse-tête des retraites



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Si la bataille des chiffres est le seul critère permettant de jauger l'ampleur ou plutôt la force du mouvement engagé par l'intersyndicale, il est peu probable que cela puisse inciter le gouvernement à faire marche arrière.

La crise est bien là et l'argent manque dans les caisses de l'Etat...et de la CNR. Si le combat des syndicalistes leur donne gain de cause c'est que -en toute logique- la Caisse nationale des retraités finirait tôt ou tard par s'épuiser.

Ainsi, les chiffres fournis par les formations syndicales visant, on s'en doute, à valoriser leur action pour pousser les récalcitrants à suivre le mouvement, restent peu significatifs pour le gouvernement qui semble, à en croire les démarches, décidé à mener à terme sa réforme.

Tout ce branle-bas de combat tourne autour du projet de révision du droit de départ à la retraite. Et la date butoir fixée par le gouvernement pour les travailleurs désireux de partir avant l'âge fixé n'a fait, en fait, que compliquer la donne.

L'âge légal de départ à la retraite fixé à 60 ans ne veut pas dire que le salarié est obligé de partir à la retraite ; c'est un droit pas un devoir. Dans certains pays, ce droit est assorti de nombreuses exemptions, donnant le droit de partir plus tôt qu'à l'âge légal, sous certaines conditions.

C'est le cas en Algérie pour la retraite anticipée. Par ailleurs, l'âge légal concerne le droit de continuer à travailler. C'est l'âge avant lequel l'employeur n'a pas le droit de mettre à la retraite d'office.

La crise économique oblige donc le gouvernement à revoir certaines décisions qui avaient été adoptées à un moment où d'autres préoccupations avaient poussé le gouvernement (d'Ouyahia) à revoir le système de retraite afin de libérer des postes de travail pour une population dont le chômage avait atteint des chiffres très élevés. Plusieurs points ont été soulevés dont celui relatif à la pénibilité des métiers.

Il est donc question de définir une liste référentielle qui pourrait aider les décideurs (les rédacteurs de cet avant-projet) à évaluer la « pénibilité des métiers », un exercice pas facile dans la mesure où chacun parmi les groupes de travailleurs songera d'abord à faire passer en priorité sa pilule.

Donc la question de « pénibilité » de certains métiers ne fait plus de doute il reste par contre peu aisé pour les acteurs de définir ceux parmi les métiers candidats à faire partie de la liste
Et c'est justement le dilemme auquel sera confronté ce qui a été désigné par l'intersyndicale.

Si les travailleurs de l'Education ou encore ceux de la Santé peuvent se tirer d'affaire dans la mesure où certains critères d'éligibilité à la liste regroupant les métiers pénibles peuvent les concerner, l'on voit mal ceux des autres secteurs de la fonction publique profiter des mêmes avantages.

L'intersyndicale regroupe en effet une dizaine de formations des secteurs de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, de la formation professionnelle, des communes et de l'administration, de l'enseignement supérieur.

Un regroupement qui semble avoir le même crédo autour du refus de la suppression de la retraite après 32 ans de service, un des principaux points sur lesquels fonde justement le gouvernement ses objectifs de révision de la Caisse nationale des retraites.

Il n'est donc pas à écarter que ce front finirait par se disloquer, sachant que de par leur nombre et leur importance, ceux des deux premiers secteurs cités, et non moins « meneurs », restent majoritaires.

Ceci sachant que le regroupement syndical dans le secteur productif reste « monopolisé » par la Centrale syndicale de Sidi Said et donc une quelconque action dans ce cas a peu de chance d'éclore et finirait, on s'en doute, par être étouffée dans l'œuf.

Le rapport entre travailleurs et retraités est à peine de 2,5 pour 1 retraité, insignifiant dans la mesure où les normes mondiales fixent 5 travailleurs pour un retraité.

En plus, la retraite anticipée peut facilement profiter à des personnes relativement jeunes, soit pour celui qui aura entamé sa vie professionnelle à 18 ans, qui pourra aisément entrer dans le carré des passifs dès l'âge de 50 ans, bien que nombre parmi ces jeunes retraités la tentation chez le privé après ce départ anticipé est difficilement refusable. Pour une population dont la longévité est de plus en plus importante, les équilibres écologiques sont forcément rompus.

L'âge moyen de vie des Algériens avoisinerait selon les derniers chiffres 77.5 ans. La CNR devrait donc prendre en charge un travailleur parti à la retraite à l'âge de 50 ans près de 30 années, cela sans compter l'héritage dont bénéficieront ses ayants-droit après son décès.

Sous d'autres cieux, l'âge légal de départ à la retraite fait débat avant toute échéance électorale. Cet âge charnière séparant la masse travailleuse active et celle dite passive est capital pour l'équilibre socio-économique de toute nation.

A titre indicatif, l'âge de départ à la retraite a été fixé en Allemagne en 2008 à 65 ans avec un objectif qu'il puisse atteindre en 2029, 67 ans. Les Etat Unis occupent les premières loges des pays où l'on bosse à un âge avancé.

Le droit de départ à la retraite est en effet à 67 ans. Le pays où actuellement l'on quitte jeune la vie active reste le Japon. Mais l'Empire du Soleil levant compte porter progressivement cet âge à 65 ans d'ici 2022.


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