Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger

chronique d’un incroyable scénario



...

Le Premier ministre venait de terminer son allocution, ce samedi 3 décembre, en fin de journée, donnant le coup d’envoi au Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger au prestigieux Centre international de conférences (CIC) à Club des pins.

Le président du FCE, co-organisateur de l’événement avec l’agence privée Allégorie, lui succède au pupitre. Il commence à peine à lire les premières lignes de son discours quand Abdelmalek Sellal quitte la salle. Tous les ministres présents lui emboîtent le pas. D’autres participants les suivent. Sans aucune explication. Dans la salle, son geste intrigue et suscite des inquiétudes, puis des interrogations. Certains ont cru au pire. Les services du Premier ministre tentent de rassurer les journalistes. « Le Premier ministre devait quitter la salle juste après son allocution. Sauf que la modératrice a oublié de mentionner son départ », affirme une source officielle du Premier ministère à TSA. Un patron abonde dans le même sens. « Au départ, on a pensé à une affaire très grave. Finalement, il n’y avait rien de grave. C’était une défaillance dans l’organisation », explique-t-il. « C’est terrible pour l’image de l’Algérie », regrette un autre chef d’entreprise.

Le départ (précipité ?) de Abdelmalek Sellal et des ministres est loin d’être la seule fausse note de ce forum annoncé en grandes pompes.

Absence du président de la BAD

Quelques heures plus tôt, vers 14 heures, la liste des officiels, des responsables d’institutions publiques et des PDG des groupes africains prenant part au rendez-vous n’était toujours pas disponible. Dans le hall du CIC, les hôtesses recrutées pour Evènement prennent des selfies. « C’est le ministère des Affaires étrangères qui s’est occupé des invitations. C’est lui qui a la liste des participants », précise l’un des organisateurs. À ce moment, tout le monde est au courant que le président de la Banque africaine de développement (BAD) est absent. Première déception.

« Il s’est fait représenter par son vice-président. Mais ça aurait été très utile pour que la BAD s’affirme comme banque africaine de développement. D’autant plus que l’énergie, un secteur sur lequel la BAD fait une priorité, sera largement débattu au cours du forum », pense Mustapha Mekideche, expert international et président du mécanisme africain d’évaluation par les pairs. « C’est la première fois qu’il y a une rencontre entre un pays africain et le continent africain », note notre interlocuteur.

Un suspense intenable

Les participants algériens qui ont dressé des stands dans le hall ne sont pas plus informés que les journalistes par rapport aux invités.  « Nous avons donné une liste (des responsables que l’entreprise souhaite rencontrer, NDLR) au ministère des Affaires étrangères. Mais on ignore pour l’instant qui va venir », concède un cadre d’IMC, une société d’industrie médico-chirurgicale. « Certains partenaires sont déjà sur place », ajoute un autre cadre de la même entreprise présente dans une dizaine de pays africains.

Tout le monde attend et scrute donc la moindre information. Vers 15 heures, les membres du staff des chaînes de télévision privées Dzair TV et Dzair News (les deux médias du patron du FCE) étaient probablement plus nombreux que la plus grande délégation africaine. Le temps passe et le suspense devient intenable. Où sont les investisseurs africains ? Tout le monde se pose la question mais sans pouvoir y répondre. « En fait, les invités sont arrivés aujourd’hui. Et ils ne sont pas concernés par l’exposition », tente d’expliquer un autre organisateur. Les portes de l’auditorium du CIC s’ouvrent pour laisser entrer les présents.

| LIRE AUSSI : Forum africain d’Alger : des caméras de surveillance, des hélicoptères et des centaines de policiers déployés

Issad Rebrab absent

Parmi eux, des ambassadeurs, des investisseurs étrangers et algériens. Issad Rebrab, le président du premier groupe algérien Cevital n’en fait pas partie. Le nombre des responsables, des cadres d’entreprises publiques, de ministères et du Premier ministère est impressionnant. Mais il ne suffit pour remplir l’immense salle du nouveau CIC. « Ils auraient dû ramener les subsahariens qui travaillent sur les chantiers et leur mettre un costume pour camoufler un peu », sourit un haut cadre. Certains comme ce PDG d’une entreprise publique ne sont même pas concernés par ce rendez-vous. Sa société couvre seulement 25% du marché national avec son produit. « Mais on espère pouvoir exporter », dit-il.

Aux premiers rangs de l’auditorium, les membres du gouvernement et à leur tête le Premier ministre, le président du FCE, le Secrétaire général de l’UGTA d’un côté et de l’autre les ministres des autres pays africains. Selon les noms inscrits sur les chaises, ils sont une dizaine issue de neuf pays dont le Mali, la Tunisie, le Nigeria, le Congo, la Mauritanie, la Guinée Conakry. Nulle trace du Sénégal, du Cameroun, du Burkina Faso ou du Côte d’Ivoire ! « Je pense que c’est une belle initiative ! », lance d’emblée, Ziad Ladhari, ministre tunisien du Commerce et de l’Industrie.

Incident

« C’est très important de réunir les acteurs économique en particulier et les politiques pour découvrir cet énorme potentiel qui est là. On pense qu’aujourd’hui, il y a un partenariat sud-sud qui peut donner plein de beaux résultats gagnant-gagnant pour l’ensemble des pays africains », ajoute le jeune ministre dans une déclaration à TSA. Il est 16 heures quand la modératrice prend la parole pour demander aux présents de prendre place.

« Le Premier ministre va rentrer dans quelques secondes », annonce-t-elle au micro. Même les organisateurs commencent à prendre place. Tous les ministres sont dans la salle. Abdelmalek Sellal fait son entrée avec Ali Haddad, le président du FCE avant de monter au pupitre. Un écran géant derrière retransmet l’image du Premier ministre dans la salle avec le portrait du président Abdelaziz Bouteflika juste à côté. Après son allocution, Ali Haddad prend la parole et entame son discours. Quelques secondes après, Sellal et ses ministres quittent la salle. Imperturbable, le patron du FCE poursuit son intervention sereinement. Il évoque les réformes profondes engagées par l’Algérie pour sortir de la dépense pétrolière et les décisions prises par le président de la République. « Nous sommes condamnés à nous unir pour le bien de nos peuples », lance-t-il avant de regagner sa place dans la salle pour suivre la plénière comme si le départ du Premier ministre n’était qu’un non-événement.

| LIRE AUSSI : Pourquoi Sellal et les ministres ont quitté la salle en plein discours de Haddad 


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.

Publier des annonces gratuites

Petites annonces Babalweb Annonces

Publier une annonce gratuite

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites