Accusations contre la modératrice du Forum africain d’investissements

l’étrange silence du département de Lamamra



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Le Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger s’est achevé lundi dans un climat de tensions entre le gouvernement et le FCE. La rencontre a été marquée par l’incident du départ de Sellal et des ministres au moment où Ali Haddad prononçait son discours à l’ouverture des travaux, samedi.

Le président du FCE a désigné un coupable, sans aucun procès. Il s’agit de la modératrice du Forum, une fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères. « Rien ne s’est passé mis à part une petite maladresse de l’animatrice concernant le déroulement du programme », a affirmé le patron des patrons dans un entretien à TSA, dimanche.

Le lendemain, lors de la clôture de l’événement, Ali Haddad est revenu  à la charge pour accabler, une nouvelle fois, cette fonctionnaire.  « Une animatrice a commis une maladresse et il y a eu ce que nous avons vu », a-t-il dit, avant de donner la parole au patron de la chaîne Africa 24 pour enfoncer le clou. « Je lui ai même promis de lui trouver un mari ! », a lâché Constant Nemale, en parlant de la fonctionnaire des AE. Du jamais vu !

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Accablée, humiliée, accusée d’avoir saboté le premier Forum africain d’investissement, cette fonctionnaire n’a pas réagi pour donner sa version des faits. Son sort reste inconnu. Et son employeur s’est muré dans un silence étrange. Interrogé par la presse sur l’incident, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Abdelaziz Benali Cherif, a ignoré le sort réservé à sa collègue. « Il n’y a aucun problème. Essayez de positiver », a-t-il dit. Au ministère des Affaires étrangères, la solidarité est un vain mot.

Le département de Ramtane Lamamra a pourtant le devoir de défendre l’une des ses fonctionnaires, à qui le FCE veut faire porter le chapeau de l’échec du Forum africain. En optant pour le silence, le département de Ramtane Lamamra cautionne la version d’Ali Hadad. Il endosse la responsabilité de l’incident, puisqu’on s’attaquant à la modératrice, le président du FCE, a ciblé en réalité les Affaires étrangères. Lamamra et les autres ministres ont protesté à leur manière en boycottant la séance de clôture du Forum, mais la modératrice a besoin du soutien de son employeur. Les accusations publiques de Haddad et l’indécence de Constant Nemale nécessitent en réalité une réaction officielle du département de Lamamra. Si la modératrice a commis une faute, c’est à son employeur de la sanctionner, et non au président du FCE.

Cette affaire pose à nouveau le problème de la protection des fonctionnaires des institutions publiques. En supposant que la modératrice a commis une faute, Ali Haddad devait la corriger sur place et donner la parole à Lamamra. Un président d’une aussi importante organisation patronale ne peut pas ignorer à ce point les règles protocolaires de base pour des événements aussi importants. Mais au lieu de jouer l’apaisement, Ali Haddad a préféré ferrailler avec Ramtane Lamamra, en jetant en pâture la fonctionnaire et en défendant ses collaborateurs, qui ont pourtant commis de nombreuses fautes.


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