Des patrons en parlent…



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La rencontre d’affaires et d’investissement entre les entreprises algériennes et africaines, organisée par le FCE du 3 au 5 décembre à Alger, a eu le mérite d’enclencher une nouvelle dynamique orientée vers l’espace économique africain, longtemps négligé par beaucoup de nos opérateurs nationaux. Le niveau des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays de ce continent, qui ne dépasse pas 1,5% du global des échanges avec le reste du monde, renseigne sur l’énorme retard qui reste à rattraper sur ce marché, aux opportunités multiples certes, mais convoité par d’innombrables concurrents. Il faut dire, cependant, que la conclusion d’une centaine de conventions et protocoles d’accord, durant ce rendez-vous d’affaires, ouvrira probablement la voie aux entreprises algériennes vers une plus grande présence sur le marché africain, notamment dans les secteurs où l’on enregistre déjà localement des surplus de production et une amélioration dans la maîtrise des normes qualitatives (agroalimentaire, électronique et électroménager, industrie énergétique, etc.) C’est le cas des produits alimentaires dont beaucoup de fabricants nationaux ont réussi à avoir des placements sur les marchés de plusieurs pays d’Afrique. Le groupe Metidji, connu pour sa gamme de produits agroalimentaires, exporte ses produits vers des pays comme le Mali, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger. Selon le directeur du groupe chargé de l’export, Samir Seladji, la part des exportations vers l’Afrique représente 90% des 1,3 million de dollars de chiffre d’affaires réalisé à l’export. «Le groupe dispose de capacités de production assez importantes et la conquête des marchés africains a été l’un de ses principaux objectifs, depuis sa création dans les années 2000», souligne M. Seladji. Pour lui, l’espace économique africain «est un espace naturel» et une opportunité de débouché pour les produits algériens, «pour peu que les moyens de facilitation nécessaires à l’export soient mis à la disposition des opérateurs nationaux, notamment en matière de logistique et de services bancaires». Dans l’industrie du papier, le groupe privé Faderco ambitionne d’exporter 4800 tonnes de bobines mères de papier annuellement vers des marchés africains. Présent déjà en Tunisie et en Libye, Faderco vient récemment de s’engager sur les marchés béninois, togolais et ghanéen. Son PDG, Amor Habès, estime que c’est en Afrique que «les leviers de croissance sont importants et intéressants». Mais la plus grosse difficulté qui persiste en Afrique, selon lui, est celle qui consiste à «sécuriser les payements», en ce sens que «les délais de rapatriement de l’argent demeurent très courts». D’où la nécessité d’un soutien franc de la part des autorités publiques aux opérateurs économiques et d’un accompagnement régulier de leurs activités à l’export. L’entreprise algérienne IMC, spécialisée dans la fabrication de consommable médical est présente depuis dix ans dans les pays du Sahel. Son responsable de l’export, Salim Grine, affirme que le Forum d’affaires d’Alger est une opportunité pour les Algériens de rencontrer des partenaires africains et de nouer des contacts, d’autant que «la prospection des marchés africains n’est pas chose aisée en l’absence d’accompagnement». Kamel Moula, des laboratoires Venus, estime pour sa part que la rencontre d’Alger dédiée à l’investissement en Afrique a permis «d’explorer de nouvelles opportunités de partenariat économique, notamment dans la fabrication industrielle». Pour lui, l’objectif recherché à travers une telle manifestation est celui de réfléchir sur les voies et moyens à même de renforcer de façon efficace et efficiente la présence de l’Algérie en Afrique.


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