«Il n’y a aucune volonté politique pour combattre la corruption»



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L’AACC souligne l’absence de volonté du gouvernement : «Mauvaises lois, représailles contre les dénonciateurs et répression contre les corrompus à la tête du ‘‘client’’.» La lutte contre la corruption est avant tout politique.» C’est ce qu’a affirmé l’Association algérienne de lutte contre ce phénomène (AACC). Dans un communiqué rendu public à la veille de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la corruption coïncidant avec le 9 décembre de chaque année, l’Association rappelle les limites de la lutte contre ce fléau en Algérie. Soulignant l’absence de volonté politique de combattre la corruption, l’AACC estime que «l’information, la transparence, le contrôle, la réforme, la participation populaire, la citoyenneté sont les maîtres-mots d’une avancée nécessaire qui se déclinerait en libertés à conquérir, en responsabilités à prendre, en ouvertures du pouvoir à d’autres secteurs de la société». «Il faudrait pratiquer des brèches dans le mur bétonné du silence, redéfinir la loi pour ramener les institutions près du peuple, casser les monopoles politiques, militaires et économiques pour donner à cette société la possibilité de se battre pour elle-même et de devenir une société de citoyens et, enfin, déstructurer les réseaux de la corruption, mais la justice est complètement inféodée au pouvoir», suggère encore l’AACC dans son communiqué, signé par son porte-parole, Djilali Hadjadj. Selon l’organisation, l’une des «alternatives au phénomène de corruption se trouve dans la protection des dénonciateurs, la bonne gouvernance et la démocratie participative». Mais on n’en est pas encore là. Cette journée décidée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2004, note l’AACC, n’est même pas célébrée en Algérie. «Cette journée est boudée par les pouvoirs publics. La société civile – dont l’AACC – est toujours empêchée de la célébrer», déplore encore l’Association. L’AACC dresse un constat qui contredit tous les discours du pouvoir autour de la lutte contre la corruption : «Le gouvernement algérien a tout faux en matière de lutte contre la corruption : pas de volonté politique, mauvaises lois, représailles systématiques contre les dénonciateurs de la corruption et les donneurs d’alerte, répression contre les corrompus à la tête du ‘‘client’’, etc.» Même l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), lit-on dans le même communiqué : «C’est le silence total !» «La nouvelle équipe qui le dirige et qui a prêté serment le 22 septembre dernier n’a plus donné signe de vie depuis, et rien n’indique que le 9 décembre sera marqué par une quelconque activité. Le site internet de l’ONPLC (www.onplc.org.dz), à 48 heures de l’événement, est muet à ce sujet», indique encore la même source. Pour cette année, l’ONU lance une véritable campagne de lutte sous le thème «Unis contre la corruption». Cette campagne définit les principaux facteurs devant être réunis par les responsables politiques s’ils veulent juguler ce phénomène : renforcement de la démocratie, promotion de la justice, soutien à l’éducation, préservation de développement et amélioration de la santé publique.  


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