Bouira

Calme précaire après une nuit d’émeutes



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Hier, des jeunes ont tenté de fermer la RN30 au niveau de M’chedallah et la RN15 à Raffour. Le chef-lieu de la commune de Chorfa, 45 km à l’est de Bouira, a été secoué par une violente émeute durant la nuit de lundi à mardi. Des jeunes ont attaqué la brigade de Gendarmerie nationale en lançant des pierres et ont essayé de perforer l’un de ses murs. De leur côté, les gendarmes ont riposté avec des bombes lacrymogènes. Un jeune manifestant a été arrêté durant cette nuit mouvementée, puis relâché au matin. Cette situation a suscité l’indignation et le mécontentement général des habitants du chef-lieu de la commune, qui s’interrogent sur les instigateurs de ces actes de violence. «Ces jeunes manifestants doivent savoir que derrière les murs de la brigade de gendarmerie, il y a des familles, des enfants, des personnes âgées. Pourquoi les attaquer, pourquoi toute cette violence ?» regrette un habitant de Chorfa. De son côté, le président de l’APC de Chorfa, Zoubir Khellal, a lancé un appel aux jeunes manifestants et à leurs parents pour revenir au calme. Tôt hier matin, les ouvriers de l’APC ont procédé au nettoyage des lieux. A Saharidj, 50 km au nord-est de Bouira, des jeunes s’en sont aussi pris à la brigade de gendarmerie avec des jets de pierres. Hier encore, des jeunes ont tenté de fermer la RN30 au niveau de M’chedallah et la RN15 à Raffour. Suite à l’intervention des comités des sages des deux localités, les routes ont été libérées. En fin d’après-midi, quelques escarmouches ont éclaté entre des jeunes manifestants et des éléments des forces anti-émeute au niveau de la bretelle de l’autoroute Est-Ouest. «Il y a de la manipulation. Ça nous rappelle les événements de 2001 en Kabylie. Le RCD appelle à la vigilance et dénonce la violence d’où qu’elle vienne», dira Hocine Mahrez, président du bureau régional du RCD à Bouira. Hier, le mouvement de grève des commerçants a bel et bien repris au chef-lieu de Bouira, mais sans incident. Le marché des fruits et légumes a quand même ouvert ses portes. Cependant, la grève s’est étendue à d’autres communes : Bechloul, El Adjiba et El Asnam à l’est du chef-lieu de la wilaya, et Aïn El Hadjar à l’ouest. Néanmoins, quelques commerçants ont essayé de braver le mot d’ordre de grève en ouvrant leurs magasins. «Des jeunes m’ont demandé de fermer boutique. Je dois le faire», dit un libraire de l’est de la wilaya de Bouira, sans donner plus d’explication. Pour d’autres commerçants ayant suivi la grève, le motif qu’ils avancent est presque toujours le même : «J’ai lu sur les réseaux sociaux que les commerçants doivent adhérer à la grève. C’est ce que je fais. Je ne peux pas ouvrir le rideau alors que tous mes voisins commerçants sont en grève», dira un commerçant de M’chedallah. Le bureau de wilaya de l’Union générale des commerçants et artisans algériens à Bouira a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, «les dépassements dangereux de certains individus inconnus qui menacent les commerçants d’incendier leurs locaux s’ils ouvrent leurs boutiques». Par ailleurs, les effets de la grève des commerçants commencent à se faire sentir. Hier au chef-lieu de la wilaya de Bouira, des chaînes interminables se sont formées devant les rares commerces ouverts pour s’approvisionner en lait et en pain surtout. A l’heure où nous mettons sous presse, un meeting populaire se tient dans la ville de Raffour au sujet de la situation qui prévaut dans cette région.        


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