Emeutes et gravité de la crise

Le discours ambigu de Sellal



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Comme à chaque mouvement de contestation, Abdelmalek Sellal croit trouver le coupable : «Certains» veulent «déstabiliser le pays». Quatre jours après les émeutes de Béjaïa, le Premier ministre est enfin sorti de son silence. Abdelmalek Sellal, qui n’a soufflé mot sur les événements, est revenu, à l’occasion d’une rencontre organisée hier soir par l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA), sur «les explications» à donner aux événements de la semaine dernière. Comme à chaque mouvement de ce genre, Abdelmalek Sellal croit trouver le coupable : «Certains» veulent «déstabiliser le pays». Le coupable trouvé n’est donc qu’une chimère que personne ne voit ni n’entend. Le Premier ministre n’ira pas plus loin. A peine s’il fait référence au Printemps arabe auquel il oppose non pas une réponse politique, mais un élément identitaire. «Ils pensent au Printemps arabe. Nous, on ne connaît pas ce Printemps arabe et il ne nous connaît pas. D’ailleurs on va fêter prochainement Yennayer», a-t-il indiqué, sourire narquois en coin. «Il y a une tentative de déstabiliser le pays. Ils pensent que l’Algérie peut être manipulée par n’importe qui. Ils pensent que nous sommes des moutons», a-t-il encore ajouté. Qui sont-«ils» ? Abdelmalek Sellal ne le dira pas. Pour s’opposer à ces «perturbateurs», le représentant du pouvoir relève «la force du peuple algérien». C’est ce «peuple», notamment «les jeunes qui activent sur les réseaux sociaux» qui ont donc déjoué ce «complot». «Les jeunes Algériens ont su faire face à ces appels presque anonymes de certaines parties chargées de la mission de déstabiliser l’Algérie», précise encore le Premier ministre. Pourtant, dans ce discours, il a reconnu, de manière à peine voilée, que des problèmes sociaux existent. Le programme d’«amélioration» des conditions de vie «va se poursuivre», a-t-il promis. Il donne comme exemple le début de construction de «120 000 logements AADL» en 2017. Ce qui prouve que «nous maîtrisons la situation», ajoute Abdelmalek Sellal. Aucune réponse de fond Mais sur le fond, le Premier ministre n’a rien donné de concret. Ni lors de son interview de fin d’année accordée à la Télévision nationale ni dans son intervention d’hier, Abdelmalek Sellal n’a désigné une porte pour la sortie de crise. Sachant pertinemment que la crise est beaucoup plus grave qu’il ne la présente, le Premier ministre a tenté de nourrir des illusions de lendemains qui chantent. Quitte à s’accommoder d’approximations, le Premier ministre est allé jusqu’à promettre que l’Algérie sera «un pays émergent en 2017». Or rien, y compris dans les projections du gouvernement, ne prédit une sortie de crise dans l’immédiat. Avec un déficit budgétaire abyssal, un déséquilibre de la balance commerciale en faveur des importations, aucun élément ne plaide en faveur d’un sursaut économique durant l’année en cours.Pis, les projections du gouvernement pour les trois prochaines années ne prédisent rien d’optimiste. Une situation «difficile» qui ne laisse pas une grande marge aux autorités face à un front social qui demande des solutions urgentes, surtout que le pouvoir d’achat des citoyens est mis à rude épreuve. Abdelmalek Sellal a beau expliquer que son gouvernement veut renverser la balance durant l’année en cours en créant les conditions d’une économie diversifiée, il sait pourtant que cela est impossible en l’espace d’un an.


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