Maroc 

Benkirane engage un bras de fer avec le Palais royal



...

Le chef du gouvernement marocain a-t-il renoncé à former un nouveau gouvernement ? Quelques jours après avoir proposé de maintenir le gouvernement sortant, le premier ministre, Abdelilah Benkirane, a fait machine arrière.

Dans un communiqué « au ton sec » publié sur le site de son parti (Parti de la justice et de la démocratie – PJD), dimanche 8 novembre au soir, Abdelilah Benkirane a annoncé l’arrêt des négociations avec Aziz Akhannouch, le patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), pour la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, rapporte la presse marocaine.

« Étant donné que la logique édicte que pour toute question il y a une réponse et que M. Aziz Akhannouch devait me donner une réponse sous 48 heures depuis le 4 janvier à propos de son désir de participer ou non au sein du gouvernement, et que celui-ci a préféré le faire via un plan de communication établi avec d’autres partis auxquels je n’ai posé aucune question, j’en conclus qu’il n’est pas en mesure de me répondre et qu’il n’y a pas lieu de poursuivre les négociations avec lui sur la formation du prochain gouvernement. Il en est de même avec M. Mohand Laensar du Mouvement populaire », a déclaré le Premier ministre marocain désigné.

Selon le Desk, Abdelilah Benkirane a répliqué à une annonce faite « quelques minutes plutôt » par quatre partis marocains, en l’occurrence le Mouvement populaire (MP), l’Union socialiste des forces populaires (USFP), l’Union constitutionnelle et le RNI, en vue de « la formation d’un bloc de négociation commun ». Objectif : « parvenir à la formation d’une majorité gouvernementale harmonieuse et solide qui sert les intérêts supérieurs du pays », toujours d’après le Desk.

En effet, Aziz Akhannouch, troisième fortune du Maroc et ami proche du roi Mohamed VI, a mal accueilli la récente proposition de Benkirane prévoyant le maintien de la même coalition majoritaire et de facto le même gouvernement. Selon une source proche des négociations citée par Telquel, cette majorité formée du PJD, le RNI, le MP et le PPS (le Parti du progrès et du socialisme), ne donne « qu’une majorité de 201 sièges » au parlement marocain, « soit trois (sièges) de plus que le minimum pour former une majorité simple ». « Que se passera-t-il si des députés perdent leur siège, après une décision du Conseil constitutionnel ? », s’est interrogée la même source.

Reconduit le 10 octobre 2016 à la tête du gouvernement par le monarque après le succès de son parti aux élections législatives, Abdelilah Benkirane n’est pas parvenu à former la coalition majoritaire requise pour la nomination d’un nouveau gouvernement. Les tractations du premier ministre ont achoppé face aux exigences d’Aziz Akhannouch. Ce dernier, après avoir réussi à plier Benkirane en obtenant l’exclusion du Parti de l’Istiqlal de la majorité, veut toujours imposer ses alliés. S’ajoute à cela, la pression directe exercée par le palais royal. Fin décembre, le souverain alaouite avait envoyé deux de ses conseillers pour exprimer à Benkirane son souci « de voir le gouvernement se former dans les plus brefs délais ».


Lire la suite sur Tout sur l'Algérie.