L’Algérie est originale ; ils en ont fait une pale copie



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Avec Massinissa, Youghorta, Saint Augustin, l’Émir Abdelkader, Fatma N’soumer, Saal Bouzid, Zabana, Boudiaf, Ben Boulaid, Abane, Didouche, et bien d’autres femmes et hommes encore, l’Algérie se voulait originale.

Mais deux années seulement après le déclenchement de la glorieuse révolution du 1er Novembre 1954, De Gaulle donna ses instructions pour arrêter, en octobre 1956, l’avion des cinq du FLN qu’il fit appeler « L’avion de Ben Bella ».

En fait, pourquoi l’avion de Ben Bella ? Pourquoi pas l’avion du FLN, l’avion de Boudiaf, l’avion de Ait Ahmed, ou bien l’avion des chefs terroristes, comme on appelait à cette époque tous les Algériens.

De Gaulle qui avait tout fait pour « réussir la décolonisation de l’Algérie », devait donc créer une icône nationale et internationale pour Ben Bella. Nous avions alors assisté non pas seulement au détournement de l’avion mais nous avons bel et bien été victimes du détournement de la Révolution et donc un peu de l’histoire originale que voulait donner les vrais révolutionnaires à notre beau et grand pays.

En effet, dans toutes les révolutions qui ont précédé celle du 1er Novembre 1954, il y avait d’abord mobilisation, organisation, rassemblement des armes et puis enfin déclenchement de la dite révolution. Mais avec l’originale révolution du 1er Novembre, Ben Boulaid, Boudiaf, Ben M’hidi, Didouche, Krim, il y a eu d’abord déclenchement, puis organisation. C’est ce qui avait surpris la France coloniale et inspiré beaucoup d’autres mouvements de libération, notamment en Afrique.

Entre temps, De Gaulle et son système avaient repéré leurs vrais ennemis, en l’occurrence Abane, Ben Boulaid, Ben M’hidi ;  ils les font exécuter comme seul le colonialisme sait le faire. Les autres vrais ennemis, Chaabani, Krim, Khider, Boudiaf, la puissance coloniale laissa le soin au système de « l’indépendance confisquée », de les exécuter, avec le point culminant, « l’acte isolé » contre Boudiaf en direct à la télévision.

C’est ainsi que, fidèle à son principe de faire de l’Algérie une histoire originale, Boudiaf refusa l’offre par Boumediene de prendre le pouvoir, quand il était en prison à Aulnoy. Il rejeta cette offre qu’il qualifia de fractionnaire à l’indépendance, il est arrêté par la police de Ben Bella, ironie du sort, par le même agent qui l’avait arrêté pendant la Révolution. Boudiaf, arrêté en 1963, et jeté dans une cave d’une maison à Adrar, en plein été, se mit alors à écrire « Où Va l’Algérie », une question qui reste cinquante quatre ans après, une devinette d’une brûlante actualité.

La jeunesse algérienne découvre alors Boudiaf, le 16 janvier 1992, l’homme co-rédacteur avec Didouche, de la Déclaration du 1er Novembre 1954 ; un texte original, transformé par le système de l’indépendance confisquée en pale copie.

À son retour à Alger en 1992, après tant d’années d’exil, très rapidement, il découvre le pot aux roses. Il comprend que le système qui gouverne l’Algérie n’est pas là par hasard mais bel et bien inscrit dans la logique de la continuité de l’indépendance confisquée. Il comprend très rapidement que « la mafia politico-financière » -dont personne ne parle plus aujourd’hui- et qui tisse ses ramifications avec l’ennemi d’hier, gouverne l’Algérie.

Boudiaf engage alors, avec un discours simple et limpide, la deuxième révolution en tentant de créer le Rassemblement patriotique national (RPN). Il est pris de vitesse par le gouvernement des loups et va rejoindre au Paradis Abane, Chaabani, Ben Boulaid, Ben M’hidi, Didouche, Krim, et bien d’autres encore.

Où va l’Algérie, la question reste entière. Qui va la gouverner après ce système hérité de l’indépendance confisquée ? Quel sort sera réservé à la jeunesse, déroutée ? Quel schéma économique est proposé par le système pour les décennies à venir ? Quel statut réel est défini pour l’école, c’est-à-dire pour les générations futures de notre pays ? Quelle est la place réservée à la voix du peuple, une voix étouffée depuis l’indépendance confisquée ? Comment remettre le peuple à renouer avec la valeur travail, une valeur complètement abandonnée par le système de la rente au service des privilégiés ? Quel sort sera un jour réservé à la justice, pour laquelle le peuple se bat depuis l’indépendance confisquée ?

Toutes ces questions que se posent les Algériennes et Algériens sincères trouveront réponse dans la voie de Boudiaf, dans la plateforme du RPN ; une plateforme que j’ai retouchée pour l’adapter aux nouvelles réalités du pays et qui demande à être enrichie par tous celles et ceux qui se reconnaissent en Boudiaf. Un Appel est prêt depuis des mois. Je souhaite créer un Rassemblement national. Je me bats pour le partager avec le peuple, mais le système ne le veut pas. Un système qui n’acceptera jamais de mettre « L’ALGÉRIE AVANT TOUT », car il a depuis toujours mis ses intérêts immédiats avant ceux de l’Algérie. Dont acte.


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