Ling, Devon, Giowa…Ces Chinois qui ont choisi de s’installer en Algérie (Vidéo)



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Le quartier de Boussehaki à Bab Ezzouar dans la banlieue Est d’Alger est un vrai labyrinthe pour ceux qui ne connaissent pas les lieux. Des boutiques de prêt à porter et de linge sont aménagées au rez-de-chaussée des villas occupées par des familles chinoises.  Les magasins sont gérés par des Chinois. Les vendeurs sont Algériens. Deux chinoises sont assises sur des tabourets au bord de la rue. Elles discutent tout en déplumant un poulet. De l’autre côté du trottoir, une chinoise est en train de choisir dans un sac des crevettes, qu’un homme lui tends. Scènes d’un quotidien anodin, dans le chinatown algérois où des Chinois ont été agressés début janvier.

Méfiance

Ling, la quarantaine bien entamée, parle bien l’arabe. À Boussehaki, tout le monde le connait. « Je suis ici depuis 2004. L’Algérie, c’est bien pour le travail. Mais pour les loisirs, il n’y a rien », déplore-t-il. Ses enfants, il a choisi de les laisser vivre en Chine. « Ils ne viennent à Alger que pour les vacances. Il n’y a rien pour eux ici », justifie-t-il.

Ling refuse toutefois d’évoquer ce qu’il s’est passé début janvier dans ce quartier. Des Chinois avaient été agressés et volés. « Ça arrive partout. Là où il y a des commerces, il y a des vols », relativise-t-il. Méfiants, les Chinois gardent un œil vigilant sur les passants, dans ce quartier, truffé de caméras de surveillance. Des hommes et des femmes montent la garde. L’inquiétude est visible sur les visages.

« L’Algérie, c’est bien (mlih) pour le business »

Dans la même ruelle, Devon semble rassuré. « Les voyous qui nous ont volés sont déjà en prison. Nous, n’avons pas peur ici. Tout va bien », assure Devon. « Je suis ici depuis 2005. Je n’ai jamais eu de problèmes. D’ailleurs, ma fille travaille avec moi », poursuit-il. Pour lui, le commerce fonctionne bien. « L’Algérie, c’est bien (mlih) pour le business », résume-t-il, dans un arabe algérois approximatif.

Une Chinoise à Bab El Oued

Amira Tamoud de son vrai nom Giowa est arrivée en 1990 à Alger, annoncé de son mariage avec un Algérien, qu’elle a connu à l’école des beaux-arts de Pékin. « Je l’ai connu au cours de dessin. J’avais 24 ans et j’étais loin de me douter que j’allais faire ma vie en Algérie », raconte Amira qui gère une boutique de produits de décoration à Bab El Oued. Artiste peintre, elle enseigne la peinture sur verre et les boules magiques à des élèves.

Amira, 53 ans, s’exprime bien en arabe. « J’ai dû m’adapter. Quand j’ai épousé mon mari, j’ai aussi épousé sa famille, ses traditions et le mode de vie des algériens », explique-t-elle, en avouant n’avoir jamais souffert de discrimination ou de racisme en Algérie. « Parfois dans la rue, j’entends derrière moi, des gens, m’appeler la chinoise, la chinoise… mais je ne réponds pas. En vrai, je n’y prête aucune attention. Ce n’est pas très grave ».

« Maintenant, je suis une algérienne »

Après 26 ans passés à Alger, elle n’imagine plus vivre ailleurs. « Même mes enfants ont pris la mentalité algérienne. Mon fils, Mohamed Reda a 25 ans. Même s’il a le faciès d’un chinois, il a le sang chaud. Il s’emporte très facilement, quand on le traite de Chinois. Il est 100% algérien. Lamia, ma fille a 20 ans. Elle n’a pas vraiment souffert de moqueries. Elle a beaucoup plus les traits de son père. Elle poursuit ses études et a des copines. Tout va bien », assure Amira.

Ses trois premières années à Alger n’ont pas été faciles. « Au début, je ne comprenais rien à ce qu’on me disait, mais je me suis accrochée et puis mon mari et ma belle-famille, en particulier, ma belle-mère, paix à son âme, m’ont beaucoup soutenu».

Amira vit à l’écart de la communauté chinoise en Algérie, estimée à 50.000 membres. « D’ailleurs, je ne fréquente pas les Chinois installés en Algérie. Je ne sais même pas ou se trouve Boussehaki. Par contre, je rencontre les vendeuses du marché de Djorf à Bab Ezzouar » dit –elle.  Elle avoue au passage qu’elle n’a rien à voir avec eux. « Eux, ils sont là pour le business. Les ouvriers chinois vivent, mangent et travaillent dans les chantiers qui les emploient. Ils ne connaissent même pas la grande poste, la place des martyres ou encore la capitale » souligne t-elle. « L’Algérie, c’est mon pays, clame Amina. Je travaille et je vis ici. Mon avenir et celui de ma famille sont ici. Je ne l’envisage pas autrement ».

 

 


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