Le royaume de Raouraoua s’effondre



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« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps». Il est des citations comme celle d’Abraham Lincoln, qui survivent au temps et prennent parfois tout leur sens dans un monde aussi insoupçonné que celui du football.

Un bien mal acquis ne profite jamais, du moins pas tout le temps, pour rester dans le temporel. La Fédération a longtemps profité de la formation des autres, française pour ne pas la citer, en important une équipe clé en mains. Il est peut-être venu le temps de passer à la caisse. La politique prônée par Mohamed Raouraoua depuis qu’il s’est installé en démiurge à la tête de la FAF, consiste à tout ramener à l’équipe nationale. La fin justifie les moyens, a toujours été sa devise. Débaucher des joueurs en leur donnant un statut et une aura qu’ils n’auraient jamais eus dans leur pays adoptif, est beaucoup plus simple que de se fourvoyer à réformer un football en plein déliquescence  auquel on ne croit pas. Mais il fallait se méfier des succès trop rapides, de la bataille gagnée d’Omdourman, de la fabuleuse épopée brésilienne. Tout cela avait un prix, l’étourdissement, la condescendance, le sentiment d’invulnérabilité.

Raouraoua s’est enfermé dans sa tour d’ivoire, multipliant les erreurs. D’abord par orgueil en s’appropriant l’équipe nationale. Christian Gourcuff l’a bien compris en rendant le tablier. Le président de la FAF occupait trop l’espace pour qu’il espère mettre son projet en place.

Toutefois, la décision la plus invraisemblable est la nomination du Serbe Milovan Rajevac à la tête de la sélection. Un choix suicidaire dont on ne mesure pas encore la portée. Un groupe disloqué qui entre en rébellion, jette définitivement le discrédit sur la FAF. Des joueurs trop gâtés, surestimés font la loi en toute impunité.  L’héritage est rapidement dilapidé. La descente aux enfers peut alors commencer. Ce n’est pas le Belge Georges Leekens, un technicien proche de la retraite au demeurant, qui allait l’arrêter.  Autre erreur de casting que Raouraoua doit assumer. En fait, c’est tout son royaume qui menace de s’effondrer. Il n’y a qu’un miracle qui peut le sauver.


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