Quand la CIA pressentait l’option



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Avant la nationalisation des hydrocarbures, la France achetait 60% du pétrole algérien à un prix préférentiel, tandis que l’Algérie lui fournissait 30% de ses importations de pétrole brut. Ce qui se discutait en cercle restreint pour aboutir à la décision de nationalisation des hydrocarbures occupait déjà l’esprit des agents de la CIA. Cette dernière s’interrogeait en octobre 1970, soit quelques mois avant qu’elle ne deviennent effective, sur une éventuelle décision de nationalisation des hydrocarbures et la prise par Alger d’une telle décision dépendait du refus des compagnies françaises d’augmenter le taux de la taxe sur le profit. Dans un long document déclassifié de l’agence américaine du renseignement consacré à l’industrie des hydrocarbures en Algérie, on peut lire que l’essor que commençait à avoir la compagnie Sonatrach et les revenus pétroliers de plus en plus importants sont des éléments qui n’ont pas tardé à faire jaillir l’idée d’une totale reprise du contrôle par Alger des richesses du sol. L’analyse de la CIA affirmait que si les Français n’acceptaient pas les conditions émises par les autorités algériennes, ces dernières envisageraient la nationalisation sans aucune forme de compensation pour les compagnies françaises et garderaient la totalité des revenus pétroliers. Dans la conclusion du document, les rédacteurs misaient toutefois sur un avis favorable français à la demande algérienne. «Bien que les résultats des négociations pétrolières franco-algériennes ne peuvent être prévus dans le détail, il faut dire que la dépendance mutuelle empêchera probablement la nationalisation des compagnies françaises au cours des prochaines années», disait le document de la CIA, en notant que la France achète 60% du pétrole algérien à un prix préférentiel, tandis que l’Algérie fournit à la France 30% de ses importations de pétrole brut. «Aucune des deux parties ne semble vouloir interrompre ce commerce», dit encore le document déclassifié. Et d’ajouter : «Avec la pénurie de pétrole et de carburant dans le monde, l’Algérie est dans une position particulièrement bonne pour améliorer les termes de ses accords avec les compagnies pétrolières françaises.» Outre l’industrie pétrolière, les documents déclassifiés de la CIA évoquent des informations liées à la construction d’aéroports militaires, de postes navals et les achats d’armes auprès de l’ex-URSS.


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