Équipe nationale

40 millions de sélectionneurs



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L’équipe algérienne de football a été éliminée lundi de la Coupe d’Afrique des Nations 2017. Pour de nombreux Algériens, la déception aura été très grande. Eux qui espéraient voir les Verts faire mieux que la précédente édition.

Pour cette importante frange de la population, une belle campagne de l’équipe nationale leur aurait permis d’oublier, ne serait-ce que temporairement, l’amertume de la vie dans une Algérie sans perspectives. La déception des gens et le deuil de cette élimination se sont manifesté de différentes manières. Malgré la variété des avis, des tendances ont émergé dans les opinions de quarante millions d’Algériens.

Les placides ont analysé la situation de façon fataliste et ont vu en cette élimination une conclusion logique à la série de décisions ayant affecté l’équipe nationale. Pour eux, il était impossible qu’un entraîneur embauché depuis à peine trois mois puisse proposer un projet de jeu viable pour l’Algérie. Les prestations sur le terrain ont confirmé leurs dires, selon eux, avec une équipe coupée en deux, une défense aux abois et une attaque congestionnée. Gare à ne pas interroger ce qui aurait dû être fait pour remédier à la situation, à moins de vouloir recevoir un silence interloqué ou des affirmations creuses…

La théorie du complot

Les détracteurs de l’équipe nationale, et ils ne sont pas peu nombreux, se sont, eux, délectés de la défaite des Verts. Au choix, ils ont politisé le football en baignant dans la satisfaction de savoir que le pouvoir algérien ne pourra pas surfer sur la vague d’euphorie qu’aurait pu offrir une victoire des Verts en ces temps de crise économique. Ou ils se sont réjouis de voir des millionnaires courant derrière un ballon être incapables de battre l’équipe bis du Sénégal ou l’équipe du Zimbabwe, un pays que la majorité des Algériens restent incapables de situer sur une carte géographique et dont le président est le chef d’État le plus âgé du monde. Ces mêmes détracteurs ne semblent bien sûr pas réaliser que le football n’est qu’un « opium » pour le peuple parmi tant d’autres, qu’un exutoire commun de la misère nationale collective à laquelle ils contribuent…

Les adeptes des théories conspirationnistes affirment, quant à eux, l’air grave que les joueurs seraient devenus les maîtres du vestiaire. Selon eux, les jeux de pouvoir autour de la sélection sont devenus trop malsains pour espérer quoi que ce soit. Après avoir obtenu la tête du sélectionneur serbe Milovan Rajevac, la dictature des joueurs serait devenue totale. C’est d’ailleurs pour ça que les changements tactiques nécessaires n’étaient pas effectués, que les joueurs refusaient d’être remplacés et que le gardien Raïs M’Bolhi aurait même simulé sa blessure, insistent-ils sur le ton de la certitude. Lorsqu’il s’agit de présenter des preuves soutenant ces affirmations, par contre, il faudra repasser…

Une haine dégoulinante

Enfin, une catégorie de déçus saisit l’opportunité de l’élimination pour faire resurgir les plus bas instincts présents en Algérie. La haine dégoulinante, ils vont jusqu’à remettre en cause la fibre patriotique des joueurs en affirmant que ces derniers ne sont que des mercenaires. Ils poussent même un peu plus la polémique en délégitimant l’algérianité des joueurs de l’équipe nationale, du simple fait que nombre d’entre eux n’ont pas eu le privilège de naître sur la terre de leurs ancêtres.

Ces réflexions nauséabondes ne sont pas uniquement l’œuvre d’ignares mal-éduqués, et peuvent être entendus même de la part de personnes censées savoir mieux que d’éructer ce genre d’inanités. Si aujourd’hui il s’agit de ceux n’étant pas nés en Algérie, qu’est-ce qui empêche que demain soient visés ceux nés dans la région Est du pays, dans le Sud ou dans l’Ouest ? À quel moment la dérive cessera d’être acceptable aux yeux de certains ?

Ce type de rhétorique sinueuse, dans un contexte aussi insignifiant que le football mais ô combien important, invite à se poser la question sur la présence des premières fissures menaçant d’affecter la fragile cohésion nationale de l’Algérie.

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