Sellal appelle l'UA à s'impliquer davantage



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Outre l'encouragement et d'élargissement des bases du dialogue national inter-libyen, en dehors de toute ingérence et interférence extérieures, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lance un appel à l'Union africaine (UA) à « s'impliquer davantage », aux côtés des Nations unies pour amener les parties libyennes et la communauté internationale à soutenir le processus politique dans ce pays pour « une Libye unie, apaisée, prospère et réconciliée avec elle-même ».

Pour lui, l'UA, qui a tout entrepris en 2011 pour éviter à ce pays frère et voisin les affres de l'intervention militaire en concertation avec les pays voisins, doit s'impliquer davantage, aux côtés des Nations unies, pour amener les parties libyennes la communauté internationale à soutenir le processus politique engagé pour le recouvrement de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans ce pays », a indiqué M. Sellal dans son intervention au sommet du comité de haut niveau de l'UA sur la Libye qui s'est tenu à ce week-end à Brazzaville.

Le Premier ministre, qui représente le président de la République Abdelaziz Bouteflika à ce sommet, a précisé que les pays voisins, dont la prochaine réunion, la 11ème du genre, se tiendra à Alger, sont déterminés à poursuivre leurs efforts pour aider au règlement de la crise en Libye et à accompagner les parties libyennes à trouver les solutions consensuelles permettant un retour définitif à la paix et à la stabilité en Libye.

Il a ainsi félicité les pays réunis à Brazzaville d'avoir pris l'initiative de tenir cette réunion au sommet sur la crise qui affecte la Libye, « un pays africain, frère et voisin », afin de permettre à l'UA, a-t-il dit, de « contribuer aux efforts de son règlement ».

« Notre rencontre se tient au moment où le processus de règlement de la crise en Libye fait face à des difficultés et à des blocages. Elle nous offre l'occasion d'évaluer ensemble les efforts en cours sur la voie du retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Libye, meurtrie par plus de cinq années d'affrontements », a ajouté M. Sellal.

Le Premier ministre a rappelé que dès le déclenchement de cette crise, l'Algérie « s'est investie fortement pour son règlement et a largement contribué à la conclusion de l'Accord politique libyen de manière discrète et décisive en abritant de nombreuses rencontres de partis politiques et d'activistes libyens ».

Il a également rappelé que l'Algérie « a encouragé le rapprochement des parties libyennes et privilégié la voie du dialogue et de la réconciliation, seuls garants d'une paix durable et définitive dans ce pays » et mis en avant les principes qui fondent l'action et la démarche de l'Algérie pour « une Libye unie, apaisée, prospère et réconciliée avec elle-même ».

Il a indiqué que « la solution politique, fondée sur le dialogue inclusif entre toutes les parties libyennes qui rejettent la violence, est l'alternative pour la sortie de crise pour préserver la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale, son unité et la cohésion de son peuple ».

« Toute démarche différente et non consensuelle, notamment l'option militaire, risque de prolonger indéfiniment cette grave situation et est porteuse de risques de partition et de chaos », a-t-il averti, soulignant que l'Accord politique, signé sous l'égide des Nations Unies par les parties libyennes en 2015, « constitue le cadre de règlement de la crise dans ce pays, malgré les obstacles rencontrés dans sa mise en œuvre ».

Pour ce faire, le Premier ministre a relevé qu'« il est nécessaire d'encourager et d'élargir, en dehors de toute ingérence et interférence extérieures, les bases du dialogue national inter-libyen pour inclure toutes les parties libyennes, notamment celles influentes aux plans politique, économique, social et sécuritaire en vue d'aboutir au consensus le plus large possible et d'obtenir une plus grande adhésion populaire ».

Il a également souligné la nécessité pour les trois institutions issues de l'Accord politique, en l'occurrence le Conseil présidentiel, la Chambre des représentants et le Haut conseil d'Etat, de travailler ensemble et de fédérer leurs efforts pour « sortir de l'impasse et dépasser les contingences actuelles ».

Lamamra : « Pas de solution sans réconciliation nationale

Pour sa part, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, estime qu'il n'y aura pas de solution en Libye sans réconciliation nationale. « L'accord du 17 décembre 2015 est un accord qui a marché, qui a produit des instances légales.

Néanmoins, l'accord lui-même n'a pas pu être opérationnalisé dans son ensemble, lié aux difficultés de formation du gouvernement, lié surtout à l'approbation par la Chambre des représentants du gouvernement qui a été proposée, lié aussi au fait qu'il y a des agendas variés à l'intérieur de la Libye », a expliqué le chef de la diplomatie, rappelant que l'action qui a été menée par l'Algérie « continue de tendre vers la réunion des Libyens eux-mêmes autour d'un agenda unique de soutien aux Libyens », soulignant qu'il « n'y aura de paix sans réconciliation nationale ».


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