CAN 2017

le grand retour des Pharaons

Après avoir raté trois éditions de suite, l’Égypte fait son grand retour à la CAN. Elle s’apprête ce soir (20h) à disputer la demi-finale face au Burkina Faso, après un parcours quasi parfait, au cours duquel les Pharaons n’ont encaissé aucun but. Tombés dans un groupe compliqué, les hommes de l’Argentin Hector Cuper s’en sont admirablement sortis en terminant en tête de leur groupe avec deux victoires contre l’Ouganda et le Ghana et un nul face au Mali. Lors des quarts de finale, ils ont écarté le Maroc (1 – 0), un gros morceau, à l’issue d’un match très serré et plein de suspense durant lequel Salah et ses camarades ont fait montre d’une solidité à toutes épreuves et d’un grand réalisme. Une marque de fabrique chez les Égyptiens qui leur a permis de remporter sept fois la CAN. Un record !

Il faut savoir qu’avant de connaître une petite traversée du désert, due essentiellement à des problèmes politiques au pays, l’Égypte restait sur trois victoires de suite à la CAN (2006, 2008 et 2010). Leur dernière défaite dans une phase finale de la Coupe d’Afrique des nations remonte à 2004… face à l’Algérie. Leur domination à l’échelle continentale est sans partage et ne souffre d’aucune contestation. Ils arrivent quel que soit le lieu de la compétition à imposer leur style de jeu notamment aux équipes sub-sahariennes. Pourquoi réussissent-ils là où les équipes du Maghreb échouent lamentablement ? Il faut savoir que les Pharaons ont toujours misé sur les locaux.

D’ailleurs, ils n’ont pas vraiment le choix, ils sont rares en effet les joueurs égyptiens qui s’expatrient. Les plus talentueux d’entre eux atterrissent irrémédiablement chez l’un des deux monstres du championnat, le Ahly et le Zamalek. Ce n’est pas un hasard si ces deux équipes dominent le football africain au niveau du club. Le fait que pratiquement tous les joueurs de l’équipe nationale sont issus de ces deux clubs donne une grande cohésion et une homogénéité que l’on ne trouve pas chez les autres équipes, comme l’Algérie, composées de joueurs hétéroclites venus d’horizons divers, principalement d’Europe. Il y a une entente et une continuité constantes  chez les Égyptiens, par-delà les générations. Une culture footballistique héritée depuis des lustres peu spectaculaire, mais terriblement efficace. Le sens tactique est inné chez le joueur égyptien qui lui permet de s’adapter à toutes les situations. Parfois, il use de ruse et de malice, cela fait partie de sa riche panoplie pour vaincre l’adversité.

Aussi, le groupe vit bien ensemble dans ce genre de tournois, contrairement à d’autres équipes de stars où il est difficile de faire cohabiter des égos surdimensionnés.

L’on comprend dès lors pourquoi l’Égypte domine outrageusement la CAN. Il n’y aura rien d’étonnant qu’elle se qualifie ce soir, même si le Burkina Faso a laissé une grosse impression jusque-là.