Pourquoi l’Afrique attire les constructeurs automobiles



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Le continent africain serait-il devenu un nouvel eldorado pour les grands groupes du secteur automobile ? Au vu du nombre de projets en discussion dans plusieurs pays, tout laisse à penser que l’industrie automobile africaine pourrait connaître un nouvel essor.

Plusieurs groupes renforcent leur présence sur le continent

Volkswagen aurait l’intention d’investir en Tunisie, rapportaient samedi les médias locaux. Selon la radio Shems FM, des négociations avancées seraient en cours entre les parties tunisiennes et le groupe allemand pour la réalisation « d’une unité de fabrication de voitures » destinées « totalement à l’exportation ». Les négociations, débutées avant la révolution, auraient repris lors du sommet sur l’investissement organisé à Tunis en novembre 2016. La visite de la chancelière allemande Angela Merkel, en mars prochain, devrait venir acter l’installation du géant automobile dans le pays.

Dernièrement, c’est vers le marché algérien que le groupe portait son attention. En effet, Volkswagen a signé, en novembre 2016, un protocole d’accord pour la construction d’une usine de montage avec le distributeur Sovac. Les premières voitures devraient sortir de l’usine de Relizane en juin 2017. Avant cela, c’est Hyundai à Tiaret, et Renault à Oran, qui ont montré leur intérêt pour ce marché. L’allemand Mercedes assemble des utilitaires et des véhicules pour l’armée algérienne dans son usine de Tiaret. Suzuki devrait bientôt disposer d’une usine à Saida et Toyota discute avec les autorités pour une usine d’assemblage.

En attendant de pouvoir mener à terme son projet d’usine d’assemblage à Oran, Peugeot poursuit son implantation sur d’autres marchés africains. Le groupe français fait son retour au Kenya avec une usine qui assemblera, dès juin 2017, deux modèles destinés au marché national, rapporte Europe 1. Au Maghreb, le groupe prévoit la construction, en 2018, d’une usine d’assemblage en Tunisie et un an plus tard, PSA Peugeot démarrera la production de véhicules destinés aux marchés africains, via une usine à Kenitra au Maroc.

Des mesures pour pousser les constructeurs automobiles à investir

En Tunisie, Volkswagen pourrait bénéficier de plusieurs avantages dont des exonérations fiscales pendant dix ans. Une période que le président de la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce juge insuffisante, appelant ainsi les autorités à prendre des mesures plus incitatives et à revoir la loi sur l’investissement.

Dans d’autres États africains, on privilégie la mise en place de quotas plus stricts sur les importations. C’est l’une des mesures adoptés en Algérie où le contingent de véhicules importés a été réduit à 98 000 véhicules en 2016. En 2017, seules les constructeurs ayant déjà des usines fonctionnelles ou en construction seront autorisés à importer des véhicules.

Au Nigéria, le gouvernement a décidé d’imposer des taxes importantes, pouvant atteindre 70% des prix, sur les voitures importées ainsi que des droits de douane. Le but est de pousser les grands groupes à investir, note La Tribune car, malgré un taux de motorisation encore faible (20/1000 hab) ce pays qui compte 170 millions d’habitants pourrait devenir un marché porteur.

Une demande plus importante

En Tunisie, le marché des véhicules neufs se porte bien avec une hausse de 11,79% des immatriculations en 2016. Idem au Maroc où le marché automobile enregistre un nouveau record avec une hausse de près de 24% des ventes, selon des chiffres publiés il y a quelques jours par l’Association marocaine des importateurs de véhicules automobiles montés.

Les ventes de voitures en Afrique « devraient augmenter de 40% au cours des cinq prochaines années, c’est pourquoi nous augmentons nos activités », déclarait récemment le PDG de la marque Volkswagen, cité par Le Figaro. Selon une étude portant sur le secteur automobile en Afrique et effectuée par le cabinet Deloitte en 2016, les tendances actuelles montrent que les ventes pourraient atteindre 10 millions d’unités par an d’ici les quinze prochaines années.

Bien qu’il soit encore bas par rapport à la moyenne mondiale (44/1000 contre 180/1000), le taux de motorisation en Afrique a enregistré une hausse de 27%, entre 2005 et 2013. Le continent comptait seulement pour 2% du marché mondial en 2014 et 0,9% de la production mondiale en 2015. Des chiffres qui prouvent que les opportunités sont innombrables pour les grands groupes souhaitant investir dans le continent.


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