L’OPEP respecte bien ses engagements



...

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui défend plutôt l’intérêt des pays consommateurs de pétrole, l’OPEP respecte effectivement ses engagements de limitation de sa production, tels que décidés par ses membres à la fin de l’année écoulée. Dans son dernier rapport mensuel, publié hier et repris par l’AFP, l’AIE souligne ainsi que l’engagement de l’OPEP de réduire sa production pour accélérer le rééquilibrage du marché a été presque totalement réalisé dès janvier, tandis que la demande pétrolière devrait être plus forte qu’anticipé cette année. Avec un recul de 1 million de barils par jour (mbj), en comparaison à décembre écoulé, la baisse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), souligne l’AIE, représente 90% de la réduction promise. L’agence énergétique internationale, basée à Paris (France), précise que l’OPEP a produit 32,06 mbj en janvier, certains producteurs comme l’Arabie saoudite, chef de file de l’Organisation, étant même allés, selon elle,  au-delà de leurs engagements initiaux de réduction de la production. Qualifiant de «taux record» ce niveau de conformité à l’engagement initial, l’AIE estime que «cette première coupe est certainement l’une des plus importantes jamais réalisée dans l’histoire des initiatives prises par l’OPEP pour réduire sa production». Pour rappel, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole se sont mis d’accord  en novembre dernier pour réduire leur production de 1,2 mbj à partir du 1er janvier pour une période de six mois renouvelable. Dès le mois d’après, 11 autres producteurs non membre de l’OPEP, dont notamment la Russie, avaient rejoint cet accord historique en s’engageant à leur tour sur une réduction de leur production de 558 000 barils par jour. Boostés par ces nouvelles données de l’AIE, qui estime globalement que les pays s’étant engagés à limiter leur production tiennent effectivement parole, les prix du pétrole ont commencé à repartir à la hausse, renouant avec leurs niveaux du début du mois, après leurs pertes enregistré ces quelques derniers jours. Hier, en fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 56,18 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mars gagnait pour sa part 43 cents pour s’établir à 53,43 dollars. Malgré ce regain de vigueur, les prix restent cependant en deçà de leurs plus hauts de l’année et certains analystes conseillent plutôt de rester prudent quant aux tendances actuelles observées sur les marchés.  L’OPEP s’en est tenue à ses engagements, mais les craintes d’une hausse de la production de pétrole de schiste des Etats-Unis pourraient limiter l’effet de l’accord de réduction, commente en ce sens Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, selon qui, «le marché du pétrole reste très nerveux, et des pertes sont à attendre si la production mondiale repart à la hausse».  Pour sa part, Joshua Mahony, analyste chez IG, met surtout en évidence les erreurs d’appréciation de certains investisseurs, en fustigeant «le cynisme» avec lequel ils avaient accueilli au départ les annonces de baisse de la production de l’OPEP.


Lire la suite sur El Watan.