«Un bras de fer entre les transformateurs et les pouvoirs publics est attendu»



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Les filiales du groupe Giplait vont se lancer dans la production du lait en boîte à partir de mars prochain en substitution du lait en sachet progressivement avant de généraliser la mesure. Quel serait l’impact sur le marché du lait en Algérie? Le groupe Giplait commercialise actuellement du lait de vache en sachet et compte commercialiser du lait pasteurisé de vache, dans un emballage en carton, avant le mois de Ramadhan. Ces deux types de lait destinés à la consommation ne sont pas subventionnés et sont libres. Les seuls laits subventionnés sont ceux issus de la poudre de lait importée recombinée, pasteurisée et emballée dans un sachet en plD’après le groupe Giplait, la capacité de production de ce nouveau produit sera de 300 000 litres par jour, soit la moitié de ce qui est produit actuellement par ce groupe. Ce type de lait sera vendu en fonction de la demande, entre 55 et 60  DA, alors que celui proposé en sachet est vendu actuellement à 35 DA. Ce groupe continuera à produire du lait pasteurisé recombiné et conditionné en sachet à 25  DA.  Sachant qu’il détient plus de 50% des parts du marché en lait liquide et que cette reconversion se fera au détriment du sachet au profit du carton. Le groupe se présentera avec deux types de lait et mettra sur le marché : 50% du lait en carton à 55 et 60 DA et 50% du lait en sachet à 25 DA. L’adoption du nouveau conditionnement va engendrer certainement un impact sur le prix final du lait pasteurisé (actuellement à 25 DA) à cause du prix élevé du carton. Ceci aura une répercussion sur le marché du lait en Algérie et le problème sera qu’une moitié payera le lait plus cher compte tenu de la rareté du lait en sachet. L’autre impact non négligeable est que ce type de d’emballage protège aussi bien la santé du consommateur que l’environnement. S’agit-il d’une manière de diminuer ou de contourner les subventions dédiées au lait ? Pour des raisons de santé essentiellement, le Premier ministre avait instruit les transformateurs de lait, il y a quelques mois, de procéder à la suppression progressive de l’emballage en plastique et le remplacer par le conditionnement en carton. Il avait accordé à l’ensemble des laiteries un délai de trois mois pour entamer le processus de suppression du sachet de lait. Mais d’un autre côté le ministère du Commerce insiste sur le maintien du prix administré du lait. Ce remplacement impose certainement des investissements un coût supplémentaire, mais qui supportera cette charge ? Un bras de fer entre les transformateurs et les pouvoirs publics est attendu. L’adoption du nouveau conditionnement va engendrer certainement un impact sur le prix final du lait pasteurisé à cause du prix élevé du carton. Les pouvoirs publics veulent éviter la prise en charge de ce surcoût et l’imputer aux transformateurs qui n’auront qu’une seule alternative :  casser le prix administré et remettre en cause la subvention du lait. Cette annonce fait suite à la levée des subventions de l’orge. La mesure risque-t-elle d’être généralisée ? L’Etat alloue annuellement une enveloppe financière conséquente de plus de 46 milliards de dinars au soutien de la filière lait (éleveurs et transformateurs) pour encourager la production nationale et de réduire la facture d’importation du lait en poudre. Certes, il y a eu une légère diminution mais qui demeure faible par rapport aux objectifs escomptés. Cette enveloppe budgétaire laitière est répartie entre le soutien à l’importation de la poudre de lait de transformation (68,7 % du total), destinée aux laiteries pour la production exclusive de lait pasteurisé LPS, ainsi que le développement de la production nationale du lait cru par l’octroi des différentes primes, destinées aux acteurs de base de la filière locale (31,3 % du total). La rationalisation des dépenses et la nécessité de les rentabiliser en supprimant progressivement le soutien à l’importation de la poudre de lait de transformation et le réorienter pour encourager la production nationale. Le problème de la contrebande sur les frontières du pays sur les produits subventionnés qui greffent considérable le budget de l’Etat. Les subventions élevées (plus de 27 milliards de dollars) risquent de ne pas être assumées eu égard à la baisse de la manne pétrolière. La réforme du système des subventions devient une nécessité.  La vérité des prix permettra de développer une concurrence entre les opérateurs économiques, de promouvoir la compétitivité des entreprises et à une réduction du gaspillage. Comment faire pour ne pas pénaliser lourdement le consommateur ? La poudre de lait, importée et cédée aux transformateurs à un prix administré dans le but d’assurer la production de lait en sachet à 25 DA, continue d’être le gouffre qui engloutit des milliards de dinars. Cette poudre de lait importée par l’ONIL et distribuée aux laiteries est souvent détournée pour la production de produits dérivés à forte valeur ajoutée et ne bénéficie pas aux couches démunies. Pour pouvoir remettre de l’ordre dans cette filière, il faudra mettre en place un système de subventions clairement ciblées, d’une part en faveur des classes sociales les plus pauvres, et d’autre part un soutien des producteurs laitiers nationaux. L’objectif du soutien des prix des denrées alimentaires de large consommation est de permettre aux catégories de la population à bas revenu d’avoir accès à ces produits. Certes, ces subventions généralisées parviennent à atteindre cette catégorie défavorisée en améliorant leur pouvoir d’achat, mais elles profitent en premier lieu aux populations aisées. Les personnes aux hauts revenus consomment donc beaucoup plus de produits subventionnés que les catégories défavorisées de la population. Dans le souci de la rationalisation des dépenses, il y a lieu de procéder à un retrait progressif de ces subventions, tout en préservant les catégories défavorisées. Pour ce faire, le FMI appelle à la mise en place d’un système de «transfert de cash», c’est-à-dire accorder une pension aux ménages nécessiteux, en compensation d’un retrait, au moins partiel, des subventions. Ainsi, l’État pourra économiser jusqu’à 13 milliards de dollars, sans pour autant affecter le pouvoir d’achat des Algériens les plus défavorisés.  


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