«Les largesses populistes réduites avec la baisse des ressources financières»



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A l’ère des difficultés économiques, comment renforcer les échanges inter-africains et drainer les IDE. Quelle option privilégier ? L’enjeu de la participation aux élections a toujours été le principal souci des pouvoirs publics, qui nous ont habitués à multiplier les annonces. Pensez-vous que cela est possible pour la prochaine élection législative avec les difficultés financières que connaît le pays ? Rappelons pour commencer ce qu’on entend habituellement par participation électorale. Il s’agit d’un concept qui exprime les comportements liés au processus électoral, notamment à l’inscription sur les listes électorales et plus particulièrement au vote. Ceci étant, la participation électorale constitue un indicateur important de l’intégrité et de l’ancrage social des processus démocratiques, mais aussi un bon indicateur de la légitimité des gouvernants. Et c’est ce qui explique pourquoi les gouvernants tiennent à une large participation citoyenne aux votes périodiques qui sont organisés conformément aux prescriptions de la Constitution pour renouveler les instances électives. Dans le contexte qui est le nôtre, le spectre de l’abstention, de la faible participation électorale et par conséquent le doute sur la légitimité et la crédibilité des élections, qui ne sont pas nouveaux (depuis 2007 la participation électorale ne dépasse guère les 50%), hante déjà les partis politiques au pouvoir, FLN et RND, mais aussi ceux de l’opposition, qui risquent de subir eux aussi les effets d’une abstention massive. En effet, beaucoup d’observateurs et d’hommes politiques considèrent d’ores et déjà qu’il sera «très difficile de mobiliser et de convaincre les Algériens d’aller voter, car le contexte social difficile dope le taux d’abstention déjà fort lors des scrutins précédents qui se sont déroulés dans de meilleures conditions». Avec la baisse drastique des ressources financières du pays, la rigueur budgétaire est devenue incontournable, et par conséquent les largesses populistes s’en trouvent naturellement réduites. L’inflation, de retour, commence à laminer sérieusement les bas revenus. Dans ces conditions, on ne peut guère prévoir une participation électorale élevée si on considère que la désaffection électorale s’explique fondamentalement dans le contexte qui est le nôtre par le rejet des hommes politiques, par la fragilité de l’opposition politique, qui n’offre guère d’alternative crédible, enfin par la lassitude et le désenchantement des citoyens, qui ne comprennent pas comment un pays aussi riche soit mal géré par ceux qui l’administrent et le dirigent.      La décision de rééchelonner les dettes des  jeunes ayant bénéficié des crédits Ansej entre-t-elle dans ce cadre, à votre avis ? Sans doute. Mais au-delà de toute supputation, il s’agit d’une mesure salutaire. Il fallait bien que les pouvoirs publics réagissent, eux qui sont en dernier ressort responsables de cette situation pour ne pas avoir encadré ces jeunes à qui ils ont alloué des sommes considérables pour monter des projets à la rentabilité douteuse, quasiment sans suivi, sans accompagnement. Et ce n’est certainement pas par l’intermédiaire de la justice et la sanction pénale qui est pénalisante pour tout le monde. Il s’agit d’une mesure sage qu’il va falloir gérer, mesure qu’il fallait prendre depuis longtemps déjà et ne pas attendre l’amoncellement des dossiers au niveau des tribunaux et la fuite vers d’autres cieux de nombreux jeunes qui se sont retrouvés dos au mur. On peut s’interroger donc pourquoi a-t-on attendu l’annonce de la décision présidentielle concernant les prochaines élections législatives pour décider d’une telle mesure de rééchelonnement des dettes en faveur des jeunes ayant bénéficié des crédits Ansej, et non pas sur l’opportunité d’une telle mesure. Jusqu’où peut aller le gouvernement pour concilier rigueur budgétaire et mesures populistes ? La paix et la stabilité sociale sont des priorités qui doivent être assurées par le pouvoir en place quel qu’en soit le prix. C’est ce qui ressort de tous les discours des responsables politiques. Instruit par les événements de début de l’année 2011 qui les ont poussés à intervenir financièrement pour maintenir une paix sociale vulnérable à la hausse des prix des produits de première nécessité, les pouvoirs publics continueront en 2017 et au-delà tant que les ressources publiques le permettront à subventionner les produits de base, le lait, les céréales, les huiles, le sucre, mais aussi à veiller à la solidarité sociale par le versement des allocations familiales pour l’ensemble des travailleurs, y compris du secteur privé, le paiement des compléments de retraite, les aides à l’endroit des démunis et des handicapés. Pour cela, un budget considérable est alloué. On pourrait s’interroger sur la poursuite d’une telle politique, comme nous n’avons de cesse de le souligner. Certes, il ne saurait être question de laisser sombrer dans la pauvreté ceux qui ne peuvent supporter une hausse brutale des prix, l’Etat doit, au nom de la justice sociale, leur apporter aide et assistance, mais il s’agit dans un tel contexte d’aides ciblées, destinées à ceux qui doivent en bénéficier et non de subventions qui profitent aux riches comme aux pauvres. Par ailleurs, toujours dans cette quête de paix sociale, les pouvoirs publics poursuivront le financement de  programmes d’aide à la microentreprise et à l’emploi des jeunes par les dispositifs publics. Il s’agit, selon l’argumentaire des pouvoirs publics, de consolider les actions déjà entreprises pour faciliter  aux jeunes l’accès au crédit et à la création d’entreprises. Là aussi, on peut s’interroger sur l’efficacité des programmes qui ont déjà fait l’objet de beaucoup de critiques : peut-on continuer à financer des programmes coûteux, dont aucune étude à notre connaissance n’a établi l’efficacité et l’efficience en termes de retombées économiques ? N’est-il pas temps de réfléchir à d’autres politiques d’insertion plus prometteuses en s’inspirant pour cela des expériences internationales les mieux réussies ? «La paix sociale n’ayant pas de prix», le pouvoir en place ne remettra certainement pas en cause la politique de redistribution de la rente, qui s’exprime dans des politiques publiques incohérentes et coûteuses, en s’ingéniant à concilier une rigueur budgétaire induite par la réduction de la marge de manœuvre financière et des mesures populistes. Il s’agit cependant d’une fuite en avant coûteuse qu’il faudrait bien transcender par des réformes d’essence démocratique réelle, en phase avec les espérances populaires à même d’ouvrir des perspectives de développement fondées sur la bonne gouvernance, suscitant ou régénérant l’espoir perdu chez les jeunes de vivre dans leur pays en contribuant productivement à sa prospérité.       


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