Algérie

ce que suggère la valse des DG en phase de fin de mandat des tutelles ministérielles



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La campagne électorale qui démarre ne prépare pas les Algériens au débat d’avenir auquel ils ont droit. Elle est déjà complètement absorbée et risque de le rester jusqu’au bout, par le départ sur les procédures, la mobilisation pour le vote ou le boycott, la fraude et ses conséquences politiques. C’est comme pour le choix des politiques économiques. Ils ne peuvent pas se déployer. Parasités par une suspicion endémique. Ceux qui veulent le tout-Etat sont suspectés de vivre sur les dessous-de-table de la commande publique. Ceux qui veulent déréguler pour plus d’efficacité économique sont suspectés de dérouler le tapis à leurs amis du secteur privé. Un rappel, les deux chefs de gouvernement qui incarnent le plus l’une et l’autre options de politique économique dans l’histoire de l’Algérie, Belaïd Abdesslam et Mouloud Hamrouche, s’équivalent en probité et en désintéressement. Il est donc possible pour un homme politique de soutenir plus d’étatisme économique ou plus d’ouverture vers le marché sans être suspecté d’être personnellement intéressé par les dividendes du modèle qu’il préconise. Les partisans de l’ouverture du capital de Sonatrach ne sont pas ceux qui vont profiter de la revente de ses actions à la Bourse d’Alger, tout comme ceux qui préconisent le statu quo à son sujet ne sont pas des candidats pour le casse du siècle version Chakib Khelil. Les convictions politiques existent. Dans l’absolu, elles surdéterminent le reste. Au printemps 2017, il faudra cependant accepter un clivage dans les idées. L’économie algérienne souffre-t-elle d’avoir été trop ou mal dérégulée dans les années 90 sous la tutelle du FMI et au début des années 2000 sous Bouteflika premier ? C’est un point de vue politique qui induit un discours sur l’avenir. Protectionnisme commercial, préservation du périmètre marchand de l’Etat, contrôle de l’investissement, notamment étranger. L’économie algérienne est-elle plutôt victime d’un ralentissement, ou plus, d’une halte de son passage aux règles concurrentielles du marché ? Et dans ce cas les options programmatiques sont inversées : démonopolisation (y compris par l’ouverture commerciale), réduction du périmètre économique de l’Etat, libération de l’investissement. Les deux options ne préjugent pas vraiment du positionnement de droite ou de gauche de celui qui les porte. La droite s’est divisée dans les pays capitalistes avancés entre protectionniste et dérégulatrice, et la gauche également. C’est le niveau de redistribution et de couverture solidaire qui désormais sépare les programmes de gauche et de droite. Un peu plus que la manière dont sont générés les revenus du pays. Dans le giron de l’Etat-Nation ou dans celui de la mondialisation. En Algérie, ce clivage a toujours existé. Il a aussi toujours été émasculé par des questions d’urgence : le FIS, le terrorisme,  la réconciliation, la stabilité politique, le gonflement de la rente pétrolière, sa redistribution, la maladie du président.  Dans deux ans et demi, avant que la législature qui démarre au printemps prochain n’ait atteint son mi-terme, les réserves de change de l’Algérie seront passées sous le seuil technique des 30 milliards de dollars, selon le trend actuel. Alors il serait bien venu de parler tout de suite et sans attendre, comme Belaïd Abdesslam et Mouloud Hamrouche. C’est à dire avec des idées claires et des convictions fortes. De ce clivage-là viendra la modernité. En attendant ce grand bond en avant du débat d’idées, il reste la chronique journalière de l’action du gouvernement. Elle dit toujours la même chose. Air Algérie, CNRC, après Algérie Télécom, Mobilis, Saidal, SNVI, …  le contrôle politique de la création des richesses et de leur régulation donne le tournis. La tutelle sur la gouvernance des entreprises publiques (c’est pas le cas du CNRC) est un enjeu de pouvoir plus aigu en Algérie qu’ailleurs. «Pour cause de périmètre hypertrophié du secteur public marchand». Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a envoyé en janvier dernier aux ministres une note où il leur rappelait les règles d’indépendance des conseils d’administration des entreprises publiques économiques. Message particulier au ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, pris en flagrant délit d’énième remaniement des managements des entreprises à capitaux d’Etat via leurs fiduciaires publics. Il y a, pour faire vite, deux catégories de motivations dans les remaniements de DG d’entités publiques par les ministres de tutelle. La première est un conflit sur la conduite des affaires, la seconde est une divergence sur tout le reste. Entendre y compris et surtout les contrats d’approvisionnements. Tous les ministres qui débarquent un PDG par-dessus même l’avis de son conseil d’administration, ne sont pas nécessairement à la recherche d’un manager de rechange docile qui fera passer les contrats d’achat ou d’équipements dont ils ont déjà sélectionné le bénéficiaire. Le penser serait suicidaire pour le vivre-ensemble algérien. Tout de même. Le syndrome Khelil-Meziane hante la gestion des actifs publics. Peut-on dire non à son ministre de tutelle ?  La réponse est oui.  Mais tous les managers publics savent ce qu’il en coûte. Ils ne peuvent plus engager eux-mêmes les actes de gestion opérationnelle, qui font avancer leur entreprise sans risquer de se mettre à découvert. Dans le management des actifs publics, comme dans le reste, rien n’équivaut une volonté politique de respecter la loi. Elle existe infiniment moins aujourd’hui qu’il y a 25 ans une fois déployés les fonds de participation sous le magistère de Ghazi Hidouci. Dans le brouhaha des changements de DG ici et là, qui pourra alors empêcher les électeurs, conviés à voter, de penser qu’il se prépare de gros larcins en fin de période pour le gouvernement Sellal ? Un gros contrat de gré à gré scellé dans une urgence très discutable se prépare déjà à défrayer la chronique peu tranquille des affaires à Alger.  Ce sera peut être l’objet de la chronique de la prochaine semaine.  


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