France 

nouveau rebondissement dans la campagne présidentielle



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Le centriste François Bayrou a annoncé ce mercredi 22 février qu’il proposait une alliance à Emmanuel Macron, candidat hors parti. À deux mois du premier tour des élections présidentielles françaises, cette offre -que le candidat d’En marche ! a accepté quelques minutes plus tard- est un nouveau rebondissement dans la campagne.

Jusqu’à la dernière seconde, de nombreux médias ont cru voir dans la mise en ligne par erreur d’une page sur le site bayrou.fr le signe que François Bayrou, 65 ans, candidat aux élections présidentielles en 2002, 2007 puis 2012 briguait la présidence de la République. Mais les premières minutes d’un discours plein de gravité sont venues mettre un point final aux discussions.

« J’ai examiné depuis plusieurs semaines tous les éléments qui permettent de juger de l’état de notre pays. Et je veux vous dire à quel point la gravité de la situation m’a frappé », a lâché l’ancien professeur agrégé de lettres classiques, originaire du Béarn, devant une foule de journalistes réunis au siège de son parti, le moDem.

Le leader centriste, qui rêvait de l’Élysée, a poursuivi son discours en dressant un tableau très sombre de l’état de la France. « Jamais dans les 50 dernières années la démocratie en France n’a été dans une situation aussi décomposée », a-t-il déclaré, estimant que la France encourt : « Le pire des risques de flambée de l’extrême droite, qui fait planer la menace d’un danger majeur et immédiat pour notre pays et pour l’Europe ».

En ces circonstances, poursuit le candidat centriste, « parce que le risque est immense, parce que les Français sont désorientés et souvent désespérés, j’ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d’alliance ».

Un renoncement rare en politique… sous conditions

C’est donc à son cadet de presque trente ans que François Bayrou propose de s’associer. Mais pour le centriste, qui avait recueilli 18,5% des suffrages en 2007, ce renoncement à la présidence est tout sauf une évidence. « Pourquoi le nierais-je ? L’attrait de cette bataille correspond à ma pente et à mon goût », a-t-il confié devant la presse. Par cette décision, François Bayrou fait preuve de bon sens. Sa candidature (créditée de 5% à 6% d’intentions de votes) risquait d’accroître les dispersions au premier tour de l’élection.

Ce renoncement est aussi la marque d’une abnégation trop rare chez les politiques français : la capacité à considérer que l’intérêt général passe avant ses ambitions personnelles. À deux mois du premier tour, et alors que Le Pen est en tête dans les sondages, François Bayrou a la clairvoyance d’un homme d’État. Il s’inquiète non pas de la montée du Front national -que la plupart des politiques n’utilisent que comme simple argument électoral- mais bien de la possibilité qu’il n’accède pas au pouvoir en mai 2017.

Il faut également souligner que Bayrou propose une alliance, non un ralliement. Il a d’ailleurs pris le soin de préciser l’importance des mots en conférence de presse juste après son discours. Si on ne sait pas précisément ce que le Béarnais a négocié avec le jeune présidentiable à l’occasion de leur entrevue la semaine dernière, il est évident que le plus âgé n’a nullement l’intention de s’effacer.

François Bayrou a déjà posé quatre conditions, des exigences qu’il qualifie « d’intérêt général », et qui sont, ni plus ni moins, le reflet des idées qu’il défend depuis des décennies. La première réside dans la moralisation de la vie publique. « Je demande expressément que le programme qui sera présenté par Emmanuel Macron comporte en priorité une loi de moralisation de la vie publique, en particulier de lutte déterminée contre les conflits d’intérêts », a-t-il dit. Sans le nommer, François Bayrou a cité les récentes affaires de François Fillon qui ont suscité « une vague de condamnations et de moqueries ». Il demande également une vraie alternance politique, c’est-à-dire le dépassement des clivages « gauche-droite » et la reconnaissance du centre, comme une vraie force politique. En outre, il insiste sur la nécessité de ne pas céder aux sirènes de l’ultra-libéralisme et exige la reconnaissance « de la valeur et de la juste rémunération du travail ».

Enfin, et non des moindres, il réclame l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives. « Je n’accepte pas, et des millions de Français avec moi, que les deux tiers des citoyens n’aient aucune représentation alors que le tiers restant, les deux partis qui gouvernent la France sans interruption depuis des décennies, truste la totalité de cette représentation ».

Colonisation

Cette alliance sera-t-elle suffisamment attractive pour convaincre les électeurs indécis ? Elle pourrait toutefois permettre de rassurer. François Bayrou contraste avec Emmanuel Macron. C’est un homme d’expérience, du terroir, enfant d’agriculteurs, élu local (maire de Pau). Il sait aussi être plus nuancé, moins spontané.

Interrogé ce mercredi sur les propos tenus par l’ancien ministre de l’Économie la semaine dernière à Alger, il a tenu à s’en désolidariser. La colonisation constitue une pratique que « l’humanité a vécue depuis son origine et pendant des millénaires », a-t-il dit.

« Heureux que nous ayons quitté ce temps-là », a-t-il ajouté. il a reconnu « les souffrances qui ont été causées par ce mouvement-là dans tous les sens et dans tous les camps », mais ne « considère pas qu’il s’agit de crime contre l’humanité ».

Il existe donc bel et bien des divergences sur le fond, peut-être générationnelles, entre Emmanuel Macron, 39 ans, et François Bayrou, 65 ans . Rappelons qu’il s’agit d’une alliance de circonstance, et non d’un ralliement.

    | LIRE AUSSI : France : Macron maintient ses propos sur la colonisation, demande « pardon »


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