Au marché hebdomadaire de Tidjelabine, des voitures d’occasion hors de prix



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Malgré une pluie battante, le marché hebdomadaire de Tidjelabine dans la wilaya de Boumerdès affiche complet dès l’aube ce samedi 25 février. Vendeurs comme acheteurs sont au rendez-vous. L’offre est disponible et les premiers acheteurs arrivés commencent à ratisser, pieds englués dans la boue, pour trouver leur coup de cœur.

Des ventes qui ne décollent pas

En début de matinée, le marché devient totalement grouillant. Au milieu de la foule, acheteurs et revendeurs font le tour des véhicules pour saisir la meilleure opportunité. Ils n’hésitent pas à scruter minutieusement chaque voiture qui leur semble intéressante avant de poser la fameuse question : « On vous a proposé combien ? », signe du début de longues négociations qui, souvent, s’effectuent en plusieurs étapes.

Chaque partie avance ses arguments. L’acheteur tente de faire baisser le prix en se focalisant sur les imperfections de la voiture ou en faisant jouer la concurrence. De son côté, le vendeur ne se laisse pas impressionner mettant souvent l’accent notamment sur l’indisponibilité des voitures chez les concessionnaires à cause du blocage des importations.

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Malgré la forte demande, les transactions se font rares en raison de la cherté des prix. Les acheteurs sont attentistes à cause des fluctuations du marché. Selon un habitué de Tidjelabine, les prix sont repartis à la hausse cette semaine après une baisse « d’environ 20% » enregistrée la semaine dernière, d’après ses estimations. « Les prix ont nettement augmenté cette semaine. Le marché est fluctuant. Mais de manière générale, les prix demeurent élevés », remarque-t-il.

Le diktat des revendeurs

En effet, depuis la décision du gouvernement de réduire drastiquement les importations de véhicules, les prix ont flambé sur le marché de l’occasion. Mais le blocage des importations n’est pas la seule cause de la hausse. Beaucoup pointent les méthodes spéculatives pratiquées par quelques revendeurs. « Comme ils représentent l’essentiel de l’offre, ils imposent leur diktat pour augmenter le prix et avoir plus de bénéfices », explique notre interlocuteur.

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Dans ce contexte, les prix ont atteint des sommets. Pour les véhicules les plus demandés, les sommes négociées peuvent dépasser les prix affichés chez les concessionnaires, notamment pour les modèles fabriqués en Algérie à l’instar de la Renault Symbol et de la Dacia Sandero Stepway du même constructeur.

Ainsi, un revendeur s’est vu proposer la modique somme de 1.810.000 DA pour une Sandero Stepway essence, année 2017, de couleur bleue. Mais, il n’est pas prêt à la céder à ce prix. Ce revendeur veut encore grappiller quelques « dizaines de milliers de dinars » supplémentaires, et il le fait savoir ouvertement. Pourtant, le même modèle coûte en moyenne 1.600.000 DA chez le concessionnaire. Sur le site de Dacia Algérie, il est proposé à partir de 1.370.000  DA.

Cependant, le revendeur a un argument de taille. Ce modèle désormais « made in Algeria » depuis 2016 est introuvable chez les concessionnaires de la marque au losange. « Vous ne la trouverez pas chez le concessionnaire. Actuellement, ils (les concessionnaires Renault) sont en train de prioriser les commandes liées au crédit à la consommation », explique-t-il à un acheteur.

« Si vous voulez, je peux vous proposer une diesel (Sandero Stepway 1,5 DCI) pour 217 millions (de centimes) », lance-t-il en direction du même acheteur. Ce dernier, résigné au départ à cause du prix trop élevé, revient à la charge pour interroger le revendeur sur « la régularité» des papiers de la voiture. « Oui, les papiers de la voiture sont en règle. Elle est assurée et pour le moment elle a ‘une carte jaune’ (un permis de circulation provisoire) », réplique le revendeur.

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Selon un fin connaisseur des marchés d’automobile d’occasion, il y a quelques années, ce revendeur n’aurait pas mis cette voiture en vente à cause du permis de circulation provisoire, et ce malgré son état neuf. « Avant, les acheteurs exigeaient ‘la carte grise’ (permis de circulation définitif) de la voiture pour éviter des démarches administratives supplémentaires », assure-t-il.

La Dacia Logan est également très demandée. Le vendeur d’un modèle daté de 2016 ayant roulé 20.000 km s’est vu proposer la somme de 1.560.000 DA. Mais il estime que le prix n’est pas assez intéressant. Pourtant, il est bien supérieur à celui proposé par les concessionnaires pour le même modèle à l’état neuf, environ 1.500.000 DA.

Pareil pour la Peugeot 208 HDI. Un véhicule de 2015, qui affiche 34.000 km au compteur et cabossé au niveau de la portière arrière gauche de l’intérieur, est proposé à 2.390.000 DA. La Golf 7 du constructeur allemand Volkswagen connait le même succès. Le propriétaire d’un modèle TDI (110 chevaux), daté de 2015, a refusé de l’adjuger à 3.340.000. Même si la voiture en question a roulé 78.000 km, son prix se rapproche de celui d’une Golf 7 neuve, proposée chez le concessionnaire à  3.449.000 DA.

Les marques asiatiques, notamment chinoises, destinées généralement aux petites bourses ont également pris leur envol. À titre d’exemple, une Cherry QQ, année 2016, avec 25.000 km au compteur, est proposée à plus de 915.000 DA. Son propriétaire espérait une meilleure offre.

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Quelques prix

Nous vous proposons une liste non exhaustive des prix de certains véhicules sur le marché d’occasion. Il s’agit de prix minimaux initialement proposés par les acheteurs aux propriétaires.

Dacia Logan, année 2016, (20 000 km) : 1 560 000 DA

Hyundai Tucson, année 2014, (33 000 km) : 3 120 000 DA

Volkswagen Tiguan, année 2013, (130 000 km) : 3 270 000 DA

Audi Q3, année 2016, (27 000 km) : 6 400 000 DA

Golf 7, année 2015, (78 000 km) : 3 340 000 DA

Golf 6, année 2013, (106 000 km) : 2 160 000 DA

Skoda Fabia, année 2017 (1000 km) : 2 780 000 DA

Peugeot 208 HDI, année 2015, (34 000 km) : 2 380 000 DA

Peugeot 308 essence, année 2010, (157 000 km) : 1 180 000 DA

Peugeot 301 HDI, année 2015, (30 000 km) : 1 880 000 DA

Seat Ibiza Leona, année 2016, (30 000 km) : 4 010 000 DA

Hyunday Accent, année 2011, (132 000 km) : 1 150 000 DA

Chevrolet Spark, année 2001, (42 000 km) : 920 000 DA


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