« Raouraoua est toujours là et il ne mérite pas un tel acharnement »



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Dans cet entretien, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, prend la défense du patron de la FAF, Mohamed Raouraoua, critique sévèrement la gestion financière des clubs professionnels et écarte la levée de l’interdiction du recrutement des joueurs étrangers.

Vos bilans moral et financier de l’exercice 2016 ont été adoptés à l’unanimité lors de l’assemblée générale ordinaire de la LFP qui s’est tenue ce dimanche. Quel est votre commentaire ?

Je suis satisfait et l’adoption des bilans à l’unanimité démontre toute la confiance placée en nous par les membres de l’assemblée générale ainsi que la bonne gestion des affaires de la LFP. La Ligue est l’émanation des clubs professionnels et elle est à leur service. On espère que cette confiance mutuelle va se poursuivre encore.

La LFP est très à l’aise sur le plan financier. Quelle est votre recette ?

La LFP est à l’aise sur le plan financier et nos ressources ne proviennent pas seulement des amendes infligées aux clubs. On a des partenaires. On a vendu pour la première fois les droits de la Super Coupe d’Algérie et du championnat de Ligue 2. On a un excédent même si on prend en charge les arbitres dont les indemnités ont été revues à la hausse. Ils sont aussi logés dans des hôtels de luxe lors de leurs déplacements pour diriger les matches des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2.

La LFP est en bonne santé sur le plan financier, mais ce n’est pas le cas pour les clubs professionnels. Pourquoi ?

C’est dommage. C’est inquiétant même. Les clubs sont des sociétés et les commissaires aux comptes nous disent qu’il ne faut pas dépenser plus de 30 % du capital. Nos clubs réservent 80 et 90% de leurs recettes aux salaires, c’est grave. Il faut diminuer la masse salariale ou trouver d’autres sources de financement.

L’autre point noir des championnats professionnels, c’est l’arbitrage. Des voix réclament le recours aux arbitres étrangers pour diriger les grosses affiches ?

Il y aura toujours des erreurs d’arbitrage et des critiques à l’égard des arbitres. On doit faire confiance à nos arbitres. On ne fera pas appel à des arbitres étrangers. C’est impossible.

Qu’en est-il des recrutements des joueurs étrangers ?

On va lever l’interdiction de recrutement des joueurs étrangers le jour où la Banque Centrale donnera une autorisation aux clubs pour le transfert des devises. Le joueur étranger vient ici comme coopérant technique, il a le droit de transférer une partie de son salaire vers son pays. L’indemnité de formation doit être aussi transférée à son club formateur. La FAF ne peut plus servir de banque et payer à la place des clubs. Le club qui aura l’autorisation de transfert des devises de la Banque Centrale sera autorisé à recruter des étrangers dès la saison prochaine.

On parle du départ de Mohamed Raouraoua. Êtes-vous à lui succéder à la tête de la FAF ?

Je suis élu à la tête de la LFP jusqu’en 2019 et je ne pense qu’à la Ligue pour le moment. Il ne faut jamais anticiper. Raouraoua est toujours là. Il n’a pas dit qu’il allait partir. Il est certes en fin de mandat, mais il risque de briguer un nouveau mandat. On s’est trop acharné sur lui. Il ne mérite pas un tel acharnement. On dirait qu’il n’a rien fait pour la FAF et le football national. On ne parle que des choses négatives et on occulte les choses positives accomplies depuis sa venue à la tête de la FAF. C’est malheureux.


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