Oultache

« Ceux qui l'ont tué sont ceux venus le secourir ! »



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Comme il fallait s'y attendre, le président du tribunal criminel d'Alger, Omar Benkharchi, a refusé de répondre favorablement à la demande des avocats de la défense et à leur tête Me Sidhoum Amine, de reporter le procès à une date ultérieure.

Me Sidhoum Amine, qui a tenté de déstabiliser le magistrat en lui montrant la liste des témoins et la procédure qu'il a initiée en convoquant par le biais d'un huissier de justice ces derniers, ne s'attendait pas à ce que le juge allait encore une fois refuser la demande, arguant que « la convocation des concernés relève des prérogatives du procureur général de la cour d'Alger ». A cet instant, l'avocat a clamé en direction toujours d'Omar Benkharchi : « Je vous prie de le convoquer vous-même, monsieur le président ! ».

Le même avocat s'est ensuite dirigé vers le greffier Belhouane Saad et lui a demandé de donner acte non seulement à sa demande, mais aussi tenté de lui donner la liste des personnes qui devraient être convoquées en qualité de témoins pour donner leurs versions sur les faits. Mais il a été vite rappelé à l'ordre par Benkharchi : « Eloignez-vous du greffier !

Je vous suggère de ne plus vous rapprocher de lui ! Le tribunal criminel n'est pas le barreau d'Alger ! ». Furieux, le président, qui exerce depuis plus de 25 ans à la cour d'Alger, s'est ensuite retourné vers le siège du parquet général que représente M. Akrout Larbi et lui a dit : « Appelez-les par téléphone ! Faites-les venir même par les motards ! ».

Alors que tout le monde pensait que l'affaire serait reportée à la prochaine session criminelle, le président a ordonné au greffier Belhouane Saad de lire l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation de la cour d'Alger concernant les faits, et les accusations portées à l'encontre du mis en cause notamment au niveau de l'enquête préliminaire et de l'instruction judiciaire.

A 13h30, c'est-à-dire après la pause, le président en charge de l'affaire a entamé l'audition du principal accusé qui a d'emblée nié tous les faits qui lui ont été reprochés, affirmant que ce n'est pas lui qui a attenté à la vie de son ami et frère Ali Tounsi, et déclarant : « Je ne l'ai pas assassiné ! Ceux qui l'ont tué c'est ceux qui sont venus le secourir ! Quand je l'ai blessé, j'ai quitté le bureau, il était encore vivant ! » A la question de savoir pourquoi il a tiré sur le défunt, Oultache a déclaré que « c'est lui qui s'est lancé dans la provocation en me traitant de traître.

Je lui ai immédiatement répondu que s'il y a bien quelqu'un qui est traître c'est bien lui. Je l'ai qualifié de fils de harki ! », a répliqué le mis en cause. Suite à quoi l'avocate de la partie civile, Me Chenaif Fatima-Zohra a déclaré en direction du président : « Il n'a pas le droit de porter atteinte à la mémoire du défunt !. »

Et le président de l''interrompre : « Me, le mis en cause a le droit de se défendre. Je ne peux pas l'interrompre. » Oultache a par ailleurs affirmé au cours de son passage à la barre qu'il a été lésé dans ses droits civils et civiques tout au long de l'enquête préliminaire :

« Les policiers du BRI m'ont mal traité ! Ils ont rédigé eux-mêmes les procès-verbaux. Tout le monde est contre moi dans cette affaire, les policiers, les médecins légistes, le juge d'instruction et si vous continuez monsieur le président de m'interroger de la sorte, vous aussi vous êtes contre moi !. »

Interrogé à propos du motif pour lequel il s'est présenté dans le bureau de l'ancien patron de la police nationale, l'inculpé a indiqué : « J'étais convoqué par le défunt. Il voulait s'entretenir avec moi concernant le retard accusé dans l'installation des caméras de télésurveillance, lesquelles devaient être implantées et installées au niveau de la wilaya d'Alger.

Je lui ai demandé un délai pour pouvoir me défendre, mais il a refusé et m'a déclaré que l'ordre du jour de cette réunion va être plutôt mon procès. Je ne sais comment, j'ai pris mon arme et lui ai porté deux coups de feu ! »

Il a en outre tenu à préciser que « l'opération des caméras de télésurveillance a été initiée sur une décision qui a été prise entre le général major Gaid Salah, le général Toufik et le défunt et ce, dans but de superviser tout dans la capitale ! »


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