Importations et situation économique

Sellal s’emmêle les pinceaux et annonce des chiffres erronés



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« En trois ans, la valeur des importations est passée de 66 milliards de dinars à 35 milliards de dinars en 2016, c’est la moitié. En 2017, nous allons réduire les importations pour s’approcher de 30 milliards de dinars ». Ces annonces ont été faites par Abdelmalek Sellal, ce lundi 6 mars, lors de l’ouverture de la 20e Tripartite à Annaba.

Dans son discours, le Premier ministre s’est trompé sur toute la ligne. Non seulement il a exprimé les montants en dinar au lieu du dollar, mais il a fourni de faux chiffres. En 2016, l’Algérie a importé pour 46,72 milliards de dollars, selon les derniers chiffres des douanes et non 35 milliards, comme annoncé par le Premier ministre.

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Sur ce montant de 2016, l’Algérie a importé pour 15,89 milliards de dollars de biens d’équipement et 14,33 milliards de dollars de biens destinés à l’outil de production, soit un total de 30 milliards de dollars destinés à l’économie. L’importation de biens alimentaires a, quant à elle, coûté 8,22 milliards de dollars à l’Algérie, tandis que les biens de consommation non alimentaires importés se sont chiffrés à 8,27 milliards de dollars.

Dans ce contexte, comment le gouvernement Sellal compte-t-il faire pour ramener la facture globale des importations à seulement 30 milliards de dollars ? Dans quelles dépenses compte-t-il couper ?

Le Premier ministre ne répond pas à ces questions. Il a seulement précisé que la politique de rationalisation des dépenses va se poursuivre. « Nous n’allons interdire aucune importation mais nous allons réduire des importations pour certains produis comme le ciment et, bientôt, le fer, l’électroménager. Et je rappelle que cela ne porte pas atteinte au pouvoir d’achat de l’Algérien, ni à l’ouverture du marché », a-t-il a précisé.

Vigilance en matière budgétaire

« La situation actuelle nous impose d’être vigilants en matière budgétaire. L’Algérie enregistre depuis 2014, après l’effondrement des cours de pétrole, une chute de ses recettes. Trois ans après, nous maîtrisons tous les indicateurs macroéconomiques mais nous devons fournir plus d’efforts pour développer l’économie. Nous maîtrisons bien les dépenses », a-t-il expliqué.

Selon lui, le gouvernement a pu sauvegarder le cadre général de l’économie sans recourir à une politique d’austérité. « Nous avons préféré la recherche continue du développement et de la création de richesse à la gestion budgétaire rigoureuse et dure. Grâce à la rationalisation des dépenses et la lutte contre le gaspillage, nous vous pu stabiliser le budget de fonctionnement et réduire le budget d’équipement avec des réserves de changes estimées actuellement à plus de 112 milliards de dollars », a souligné Abdelmalek Sellal.

Il a rappelé que des experts avaient annoncé qu’à la fin 2016, les réserves de changes de l’Algérie ne vont pas dépasser les 60 milliards de dollars. « Il est prévu que ces réserves baissent, en juillet prochain, à 96 milliards de dollars mais vont augmenter de nouveau vers la fin de l’année pour dépasser les 100 milliards de dollars », a-t-il annoncé.

1037 milliards de dinars de liquidités en banques

Les liquidités en banque sont estimées, selon le Premier ministre, à 1037 milliards dinars. « Cela contredit les prévisions catastrophiques de certains analystes. Nous n’avons interdit aucun produit (importation) comme nous n’avons pas arrêté les programmes de logement, de santé ou d’éducation. Mais, nous allons être plus regardants sur nos capacités financières en veillant à les utiliser en vue de créer une valeur ajoutée, des postes d’emploi et le développement. Nous voulons atteindre une croissance économique de 3,9% en 2017 et une croissance en hors-hydrocarbures de 3,7% avec une inflation stabilisée à 4%. Il est vrai que fin janvier 2017, l’inflation a atteint 6,7%. C’est une hausse conjoncturelle », a-t-il noté. 

Il a indiqué que la Tripartite permet d’évaluer les indices de l’économie nationale depuis la mise en application, à partir de juillet 2016, du nouveau modèle de croissance économique nationale.

« L’État est déterminé à relancer l’appareil de production nationale. La remise en service du haut fourneau du complexe d’El Hadjar confirme cette volonté d’avoir une base industrielle nationale concurrentielle publique, privée ou en partenariat. Il n’y a pas de différence. Notre objectif reste la diversification de l’économie, le soutien à la production nationale et l’appui de l’investissement productif », a-t-il souligné.

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